Comme on pouvait s’y attendre depuis jeudi, Sébastien Ogier (Toyota), le septuple champion du monde en titre et grand favori, a logiquement remporté le Rallye Monte-Carlo du 110e anniversaire, avec l’aide efficace de son coéquipier historique, Julien Ingrassia. Il a mis un point d’honneur à le faire avec style, avec panache, et en soignant les statistiques : c’est bien la 8e victoire du pilote français dans son rallye préféré, nouveau record absolu, soit une de mieux que Sébastien Loeb si l’on prend en compte aussi la victoire en 2009 dans la catégorie IRC, une année où le Monte-Carlo ne figurait pas au calendrier du WRC.
C’était dans une Peugeot 207 S2000 engagée par Michelin, pour Ogier qui était alors un espoir du rallye français, et c’était surtout la première grande victoire internationale d’Ogier. Depuis, il y a eu 50 victoires en WRC, au total, avec en point d’orgue la 50e ce dimanche à Entrevaux, dans les Alpes de Haute-Provence, au bout d’une Power Stage qu’il a pris soin de remporter aussi, pour clôturer en beauté ce week-end parfaitement maîtrisé, de bout en bout. Et comme les chiffres ont souvent du sens, Ogier a aussi signé dans cette 89e édition la bagatelle de 8 temps scratch, ne laissant que des miettes à ses rivaux en interne, chez Toyota, et en externe, chez Hyundai. Et il vise plus que jamais un 8e titre mondial en fin de saison.
« C’était la bonne décision de repartir pour une saison complète », a dit Ogier, très ému, après être monté sur le toit de sa Yaris avec Julien. Il n’a pas oublié de féliciter toute son équipe, dont le nouveau team-manager Jari-Matti Latvala, son ancien coéquipier chez VW, et de saluer le niveau de performance de sa voiture : « Elle était tellement efficace, tellement agréable à piloter, c’était un vrai plaisir », a ajouté le maître absolu du « Monte-Carl » avant d’aller s’exprimer devant les caméras de Canal Plus.
Son record est d’autant plus significatif qu’il a remporté ces 8 victoires pour cinq constructeurs différents : Peugeot donc en 2009, puis Volkswagen (2014 à 2016), Ford (2017 et 2018), Citroën (2019) et enfin Toyota (2021), qui ne s’était plus imposé en Principauté depuis la victoire de Carlos Sainz en 1998, dans une Corolla. C’est encore mieux que Walter Röhrl, vainqueur pour quatre marques différentes, au siècle dernier aussi. Deux légendes authentiques du Mondial des rallyes et des sports mécaniques. Comme Sébastien Ogier, né il y a 37 ans du côté de Gap, dans les Hautes-Alpes.
Classement de la Power Stage (ES15) :
1.Ogier, 2. Rovanperä, 3. Evans, 4. Neuville, 5. Sordo