Sébastien Ogier (leader sur Citroën C3 WRC)

Sébastien, racontez-nous votre journée ?
Cela a été une autre journée compliquée surtout la première spéciale, et par deux fois. Les conditions étaient piégeuses et changeantes. Nous étions obligés de garder les clous – au moins le choix des pneus a été plus simple aujourd’hui. Mais bon, je suis heureux d’être assis ici, au milieu, même si nous n’avons pas creusé beaucoup l’écart. Demain sera une journée intense. 

Il y a quelques spéciales de légende demain – que savez-vous des conditions ?
Pas grand-chose pour l’instant, nous aurons les informations de nos ouvreurs demain matin. Cela devrait être majoritairement sec, mais aussi verglacé et givré au sommet – il y aura des endroits pour faire la différence… ou une erreur! On veut gagner tous les deux. Tout le monde veut gagner le Monte-Carlo, c’est un rallye magique que nous aimons tous beaucoup. Nous avons creusé un bel écart avec nos poursuivants et nous voulons tous les deux franchir la ligne d’arrivée. Deuxième serait un bon résultat pour le championnat, mais je suis sûr que Thierry attaquera jusqu’au bout et nous ferons pareil. 

Si vous gagnez demain, vous rejoindrez Walter Rohrl comme pilote ayant gagné cette épreuve avec quatre marques différentes et ce serait la 100e victoires pour Citroën, cela vous ajoute-t-il de la pression ?
Ces statistiques sont belles, mais ce n’est pas ce que vous avez à l’esprit quand vous pilotez. Evidemment ce serait fabuleux d’y parvenir, gagner six fois d’affilée et sept Monte-Carlo. J’ai toujours dit que si j’avais une mauvaise saison et que je ne devais gagner qu’un seul rallye, je choisirais celui-ci – c’est ce que je vais tenter demain. Je vais me battre.

Thierry Neuville (2e à 4″3 sur Hyundai i20 WRC)

Thierry, quel est le plan pour demain ?
Tout d’abord nous avons eu une superbe journée aujourd’hui, c’était vraiment agréable d’être dans la voiture et on a tout donné pour rattraper Séb, mais c’est toujours difficile quand on a les mêmes pneus sur les spéciales que l’on connait. On est impatients d’être à demain. L’objectif sera de rattraper Séb et de maintenir la pression sur lui, mais on doit aussi penser au championnat. 

En parlant du championnat, ça veut dire que vous n’allez pas prendre plus de risques ?
J’essaie toujours de piloter prudemment. Bien-sûr qu’il y a des risques, mais j’essaie de rester propre. Quand tu es dans une lutte, comme c’était le cas en Sardaigne l’année dernière, tu essaies d’attaquer un peu plus. Demain, les spéciales sont assez exigeantes, on ne connait pas encore les conditions et on a quatre spéciales qui nous attendent sur les mêmes pneus. 

Quel était l’écart en Sardaigne avant le début du dernier jour l’année dernière ?
C’était 4.3! Non… c’était plutôt 2.8 ou quelque chose comme ça.

Sébastien Loeb (3e à 1’58″7 sur Hyundai i20 WRC)

Sebastien, la bataille était rude aujourd’hui avec ces deux pilotes à vos trousses…
Effectivement, j’ai pas mal lutté avec mes réglages. Je n’ai pas pu emmagasiner de la confiance à cause du sous-virage ce matin, surtout avec les conditions piégeuses de cette spéciale. Mais dans l’après-midi j’ai retrouvé ma confiance et j’ai pu attaquer plus fort. J’avais Jari-Matti juste deux secondes derrière et Tanak [Ott] est en train de fondre sur nous, donc je ne sais pas de quoi je serai capable demain. Nous ne sommes dans la bataille pour la victoire mais pour le podium. J’essaierai de trouver le bon rythme pour y rester. 

Et comment vous sentez-vous physiquement ?
Je suis toujours motivé, même si la motivation est différente – je ne suis pas là pour gagner le championnat mais pour aider Hyundai à prendre quelques points. J’ai toujours voulu me battre pour la victoire lorsque j’en avais l’opportunité, ce n’est pas le cas ici. Le mois de Janvier était exigeant avec beaucoup de pilotage, mais j’adore conduire et ça faisait longtemps que je n’avais plus été sur le départ du Monte-Carlo. J’apprécie toujours autant l’ambiance qui règne sur ce rallye.