Sébastien Ogier a terminé la 2e journée du 93e Rallye Monte-Carlo comme il avait entamé la soirée d’ouverture, jeudi, en signant deux temps scratch d’affilée, sans trembler. D’abord dans l’ES8, chez lui, puis juste à côté, dans l’ES9, entre La Bréole et Selonnet (18,31 km). Deux « masterclass » d’affilée, dans des conditions délicates et devant tous ses rivaux réduits à des rôles de figurants. Mais le rallye est encore long…
« C’est une bonne fin de journée pour nous, mais je me suis battu pour ça. Jusqu’aux deux dernières spéciales, j’étais un peu sur la défensive, et là je me sentais mieux. J’ai changé de mode de conduite », a souri Ogier, ravi de cette belle journée de rallye et de ses 12.6 secondes d’avance sur Elfyn Evans, son coéquipier chez Toyota. De quoi envisager avec sérénité la journée de samedi, qui comprendra deux boucles de trois spéciales dans la Drôme.
Comme souvent depuis le début de ce rallye, Adrien Fourmaux (Hyundai) a été très bon, seul pilote à pouvoir rivaliser avec l’octuple champion du monde. Le pilote du Nord a encore fini 2e de cette spéciale, à 2.8 secondes d’Ogier, et il attaquera la journée de samedi avec un objectif bien précis : aller chercher Evans, à la régulière, en continuant à attaquer le mieux possible… tout en conservant une petite marge d’erreur.
« C’était encore une spéciale propre, même si j’ai perdu un peu de temps en faisant une petite erreur. C’était vraiment un bel après-midi pour nous », a convenu Fourmaux avant de repartir pour le parc d’assistance de Gap. Il n’a que 14.2 secondes de retard sur Ogier, ce soir, et surtout 1.6 seconde de retard sur Evans, qui a pourtant produit une belle journée de pilotage, lui aussi.
Encore 9 spéciales au programme…
A mi-rallye, après 8 spéciales très disputées (4 vainqueurs différents) et une annulée (l’ES5 vendredi matin), le bilan comptable est favorable aux Toyota, car trois pilotes du Gazoo Racing sont dans le Top 4 (Ogier, Evans, Rovanperä), mais Fourmaux semble bien décidé, et surtout capable de troubler la fête japonaise. Après cinq saisons d’apprentissage chez M-Sport Ford, il semble avoir franchi un cap en rejoignant Hyundai. Le Tricolore a bien mieux négocié les premiers pièges de ce rallye que ses deux coéquipiers champions du monde.
Déjà piégé dans l’ES6 en fin de matinée, par sa faute, Thierry Neuville a cette fois-ci été victime, dans la même spéciale, d’une crevaison du pneu avant-gauche qui lui a gâché cette ES9. « Je ne sais pas si j’aurais dû m’arrêter pour changer de roue », a dit le Belge en fin de spéciale, après avoir perdu deux minutes de plus dans l’aventure. Il est ensuite rentré à Gap, avec une roue changée, à la 9e place du classement général, avec 4 minutes de retard sur Ogier. Pas de quoi pavoiser pour le nouveau champion du monde, qui a souvent galéré dans ce rallye (2 victoires en 15 participations).
En WRC2, cette dernière spéciale du jour a provoqué un changement de leader. Yohan Rossel mène désormais la danse, dans sa Citroën C3 du PH Sport, devant Nikolay Gryazin (Skoda Fabia RS). Il reste 9 spéciales à disputer jusqu’à dimanche midi. Tout est encore possible, le meilleur comme le pire…