Sébastien Buemi (Envision Racing) est entré dans l’histoire du Monaco E-Prix en remportant dimanche la 9e édition de la manche la plus prestigieuse du Championnat du Monde FIA ABB de Formule E. Car c’est sa 3e victoire en Principauté au terme d’une course parfaitement maîtrisée, dans des conditions très délicates (piste mouillée au départ, séchant par la suite), qu’il avait pourtant démarrée en 8e position sur la grille.
« Je pensais que je ne gagnerais plus jamais (en FE), et que mon total de victoires allait rester à 13. Pour gagner, il faut de la réussite et une bonne voiture, c’était mon cas aujourd’hui. C’était très difficile en début de course, mais notre stratégie a fonctionné, en utilisant l’Attack Mode aux meilleurs moments, et à la fin j’ai pu creuser l’écart », a dit le vainqueur du jour avant de monter sur le podium de la loge princière où S.A.S. la Princesse Charlène de Monaco lui a remis le trophée qu’il n’attendait plus, mais espérait tant.
Buemi, l’un des premiers champions FIA de Formule E, au tout début de cette discipline révolutionnaire et innovante, ne s’était plus imposé depuis la manche de New York en 2019. Depuis, il a changé d’écurie, rejoignant l’ex-team Virgin, et attendu patiemment que les planètes s’alignent à nouveau. C’est arrivé ce dimanche, sous un ciel couvert, et il a gagné en utilisant, au moment idéal, son Attack Mode pour déposer Oliver Rowland (Nissan) après la chicane du Port, puis Nyck de Vries (Mahindra) dans la montée d’Ostende.
L’histoire retiendra que Buemi est passé sous le drapeau à damier avant Rowland, vainqueur samedi du 8e Monaco E-Prix et parti en pole position pour cette 9e édition, avec à ses côtés de Vries, son dauphin de la veille. Et que le podium a été complété par Nick Cassidy (3e), auteur d’une remontée formidable depuis la 14e place sur la grille, dans sa Jaguar. Un Kiwi très heureux de ce troisième podium consécutif à Monaco, après sa victoire en 2023 et sa 2e place de 2024, derrière son coéquipier Mitch Evans.
Rowland audacieux, puis prudent
Cette course a longtemps été menée par Jean-Eric Vergne (DS Penske), mais le Français a été emporté dans la tourmente de la mi-course, quand le peloton de tête s’est bagarré à grands renforts d’Attack Mode, et quand Rowland a failli tout perdre en tentant deux manœuvres très audacieuses à la chicane du Port, d’abord face à de Vries, puis face à Vergne. Ses passages en force ne lui ont rien rapporté de concret, alors en fin de course, ayant épuisé son crédit d’Attack Modes, le Britannique est resté à bonne distance de Buemi et s’est contenté d’assurer des points au championnat.
« Je me suis réveillé de très mauvaise humeur ce matin, je ne sais pas pourquoi, et je me suis dit que si je repartais avec dix points de plus, après ma victoire de samedi, ce serait très bien. Je n’étais pas assez rapide en EL3, mais je voulais vraiment prendre des points en course. Quand je me suis retrouvé derrière JEV (Jean-Eric Vergne), j’étais impatient, car je pensais qu’il ralentissait volontairement tout le peloton. Après avoir coupé la chicane, j’ai pensé à rendre ma place, pour ne pas prendre une pénalité de 5 secondes, mais quand j’ai vu toutes les voitures qui étaient dans mon rétroviseur, j’ai changé d’avis », a raconté Rowland, en souriant.
Le Britannique repart de Monaco avec 46 points de plus que vendredi, dans sa combinaison de leader du Championnat du Monde FIA ABB de Formule E, et une avance très confortable sur les pilotes de l’écurie TAG Heuer Porsche : 115 points au total, contre 67 pour Antonio Félix da Costa et 66 pour Pascal Wehrlein, qui ont tous les deux raté leur week-end en Principauté. Il reste encore neuf courses à disputer et Rowland a déjà remporté trois courses sur sept. Le prochain rendez-vous de la Formule E est fixé à Tokyo, dans 15 jours. Il y aura encore deux courses, sur les terres de Nissan…