Ce samedi après-midi a bien commencé pour Ott Tänak, l’autre champion du monde de chez Hyundai, auteur du meilleur temps dans l’ES13, entre La Motte-Chalançon et Saint-Nazaire-le-Désert (27 km). Son deuxième temps scratch dans ce rallye, en améliorant de plus de 20 secondes le chrono réussi en début de matinée par Grégoire Munster (Ford M-Sport) lors du premier passage.
Grâce à cette bonne performance, l’Estonien, champion du monde 2019, a retrouvé la 4e place du classement général qu’il avait déjà occupée vendredi matin, après l’ES4. Il a donc dépassé Kalle Rovanperä (Toyota), vraiment pas à l’aise sur ce Monte-Carlo, lui qui préfère de loin glisser sur la terre ou la neige, mais pas sur des plaques de verglas.
« Nous avions un bon rythme, des conditions [de route] assez constantes. J’avais de meilleures sensations. Les conditions [de route] ont définitivement changé aussi », a réagi Tänak, au point stop. Quant à Munster, il s’est dit « moins à l’aise que ce matin. C’était pas génial, et mes quatre pneus tendres avaient tendance à surchauffer, surtout les pneus arrière », a indiqué le Luxembourgeois, auteur samedi de son premier temps scratch en catégorie WRC.
Autre modification au classement général, Elfyn Evans (Toyota) est repassé devant Adrien Fourmaux (Hyundai), et a donc repris la 2e place à 18.4 secondes de Sébastien Ogier, toujours leader. « Je n’ai pas eu un bon feeling dans cette spéciale, j’ai été trop prudent, je n’ai pas réussi à attaquer », a regretté le Nordiste, mais il n’a que 1.7 seconde de retard sur Evans après l’ES13.
Le chasse-croisé continue, au fur et à mesure des spéciales où les deux pilotes se sentent plus ou moins bien. « Tout est sous contrôle, je me sens mieux dans la voiture », a confié Evans, qui n’a pas l’habitude de donner trop de détails sur ses états d’âme dans le cockpit d’une WRC. On n’imagine pas le Gallois revenir sur Ogier, qui connait l’importance de conserver sa monture en parfait état, jusqu’au bout : « C’était une bonne spéciale pour moi, dans de bonnes conditions, avec une bonne adhérence. J’ai essayé de ménager un peu les pneus. Pour gagner le rallye, il faut être régulier ».
Autre contrainte à partir de cet après-midi, tenter de ménager ses pneus en prévision de la matinée de dimanche, où il y aura, au mieux, dix points à prendre, dont cinq maximum pour le classement de la dernière journée, et cinq maximum dans la Power Stage. Enfin, dans la catégorie WRC2, Yohan Rossel (Citroën C3) compte désormais plus de trois minutes d’avance sur Eric Camilli, ex-pensionnaire de M-Sport en WRC, qui se dispute toujours avec Léo, le frère de Yohan, pour la place de deuxième.
Un 7e pilote différent a remporté une spéciale dans cette 93e édition du Rallye Monte-Carlo, le Japonais Takamoto Katsuta (Toyota), en profitant au mieux de sa position sur la route, comme Grégoire Munster et Ott Tänak avant lui, samedi matin dans la Drôme. Et Adrien Fourmaux (Hyundai) a renforcé sa 2e place, à 17.2 secondes de Sébastien Ogier (Toyota), toujours solide leader de cette première manche de 2025.
Cette dernière spéciale de la matinée, entre La Bâtie-des-Fonts et Aspremont (ES12, 17,85 km), était très rapide et suivie par de nombreux spectateurs arrivés très tôt sur place. Elle a permis à Katsuta d’ajouter un 41e temps scratch à sa collection déjà riche de cinq podiums en WRC, en l’espace de 77 rallyes depuis la Finlande 2016. Il est le premier pilote japonais à remporter une spéciale du Rallye-Monte-Carlo. Dans l’histoire du rallye japonais, il lui reste encore un objectif : gagner en Championnat du monde des rallyes, comme son compatriote Kenjiro Shinozuka en 1991 au Rallye de Côte d’Ivoire.
« Ça, c’est vraiment une spéciale difficile, je ne sais pas pourquoi, mais c’était tellement glissant, à la fin de la spéciale, c’était très gras. On a des pneus slicks et la voiture glissait de partout. La sensation était assez étrange, mais je me suis bien amusé. Kalle [Rovanperä] a dû se régaler… », a plaisanté Katsuta, 31 ans, désormais au tableau d’honneur de cette 93e édition, quoi qu’il arrive dimanche.
Petite surprise dans cette ES12, Thierry Neuville (Hyundai) se sentait mieux, après une accumulation de soucis depuis vendredi matin, et il a signé le 2e chrono, sans le moindre ennui, en passant lui aussi sur une route plus propre que ses rivaux : « C’est la première spéciale que j’ai vraiment pu apprécier ce week-end pour être honnête, je me sentais mieux dans la voiture, nous avons fait quelques changements de réglages. Nous sommes toujours à la recherche d’adhérence en général, on ne peut pas avoir trop confiance. Mais les sensations étaient meilleures. Il faut trouver un équilibre entre l’adhérence et le contrôle de la voiture, cet équilibre n’est pas encore idéal », a expliqué le champion du monde en titre.
Au classement général, et alors que les concurrents rescapés regagnaient le parc d’assistance de Gap pour une pause bienvenue, Ogier compte désormais 17.2 secondes d’avance sur Fourmaux, et 20 secondes tout rond sur Evans. Dans la catégorie WRC2, le festival français continue, avec Yohan Rossel (Citroën C3) comme leader incontesté, et un duel pour la place de dauphin entre Eric Camilli et le frère de Yohan, Léo. A suivre.
La 11e épreuve spéciale du 93e Rallye Monte-Carlo, raccourcie de 5 km pour raisons de sécurité, a permis à Hyundai de faire coup double : Ott Tänak, le champion du monde 2019, a signé son premier temps scratch du rallye, pendant qu’Adrien Fourmaux a pris la 2e place du classement général, qu’il convoitait depuis hier, à Elfyn Evans (Toyota). Quant à Sébastien Ogier, pas à l’aise sur cette spéciale entre Aucelon et Recoubeau-Jansac (15,48 km au lieu de 20,85 km), il a perdu quelques secondes mais a conservé sa place de leader.
« Ca va mieux, c’était une spéciale confortable », a sobrement résumé Tänak, sixième vainqueur d’une spéciale dans ce rallye, après Sébastien Ogier (4 temps scratch), Elfyn Evans (2), Kalle Rovanperä, Adrien Fourmaux et Grégoire Munster, ce matin. « Je n’ai pas aimé cette spéciale du tout, c’était un cauchemar : trop étroite, trop lente, très polluée. Ca n’a pas fonctionné pour moi », a expliqué Kalle Rovanperä, le double champion du monde de chez Toyota, 7e à 14 secondes de Tänak, sur 15 km. Soit une seconde de perdue, par km parcouru, sur son grand rival estonien.
« C’était très très sale, donc on a assuré, sans prendre trop de risques. Heureusement, la partie dangereuse avait été supprimée », a souligné Ogier au sujet de cette spéciale un peu différente, la deuxième de la boucle dans la Drôme. « Ca ressemblait au Critérium des Cévennes », a jugé Alexandre Coria, le copilote de Fourmaux. L’équipage français de chez Hyundai est désormais en mesure d’aller menacer Ogier, puisqu’il pointe au 2e rang du classement général, à 12.3 secondes seulement du nonuple vainqueur de l’épreuve la plus mythique du WRC.
Prudence tout de même, car Evans n’est qu’à une demi-seconde de Fourmaux. Attention également à Tänak et Rovanperä, en embuscade, qui n’ont pas encore abdiqué, eux non plus. Malgré leur beau palmarès, l’Estonien et le Finlandais n’ont jamais remporté le Monte-Carlo. Leur talent et le nombre de spéciales restantes (quatre aujourd’hui et trois demain) leur donnent toutes les raisons d’y croire encore. Pour Neuville, le champion du monde en titre, l’objectif est désormais « d’apprendre à utiliser les nouveaux pneus (Hankook) et de prendre des gros points dimanche matin », grâce au système de points modifié du WRC (25 pour le général final, 5 pour la journée de dimanche, 5 pour la Power Stage). Mais c’est une autre histoire…
La 3e journée du 93e Rallye Monte-Carlo a débuté par une petite surprise : le premier temps scratch, en WRC, de Grégoire Munster, le pilote de pointe de M-Sport Ford cette saison. C’était dans l’ES10, entre La Motte-Chalançon et Saint-Nazaire-le-Désert (27 km). Munster a ouvert la route, sèche et plus propre que pour ses rivaux, passés après lui, alors que le soleil finissait de se lever sur les montagnes de la Drôme.
Munster s’est élancé en tête à cause d’une grosse panne électrique hier soir, sur la liaison routière vers le parc d’assistance de Gap, qui lui a coûté 10 minutes de pénalité au classement général, alors qu’il était 6e, à la régulière, en ayant signé plusieurs bons chronos.
« Félicitations à Grégoire. Il était rapide hier et il est sur la bonne voie. Mais il y avait de grosses différences dans les conditions de route entre son passage et le mien », a confié Sébastien Ogier, beau joueur mais réaliste. En tant que leader, et à cause de l’ordre de départ inversé, c’est une route bien plus sale que Munster, avec de la terre venant des cordes, que l’octuple champion du monde a rencontrée, d’où le petit écart en performance, à la fin : 8 dixièmes seulement, sur 27 km, mais cela n’enlève rien au mérite du pilote du Bénélux.
« C’était vraiment piégeux, il y avait un peu de tout : quelques sections humides avec des cordes boueuses, une route beaucoup plus rapide et plus large. C’est sûr que c’est un défi, j’étais content de partir le premier sur la route pour celle-ci. Bien sûr, je suis déçu pour hier, mais l’équipe a fait un bon travail et a réussi à bien gérer la nuit pour nous permettre d’être ici à nouveau aujourd’hui, c’est une bonne manière d’apprendre », a déclaré Munster au point stop. Puis il a attendu tranquillement, dans son cockpit, pour voir si ses rivaux faisaient mieux que lui. Jusqu’à la délivrance et un grand moment d’émotion, au côté de son coéquipier Louis Louka. Fichue poussière dans l’œil.
C’est la première victoire dans une spéciale du WRC pour Grégoire Munster, mais pas la première pour un pilote à licence luxembourgeoise. Car Grégoire a la double nationalité, belge (par son père, un rallyman) et luxembourgeoise (par sa mère). Et il y a tout juste 48 ans, au Rallye Monte-Carlo 1977, deux pilotes du Grand-Duché avaient brillé : Alain Beauchef, en remportant la première spéciale entre Les Chanets et La Vilette, sur une Ford Escort RS 2000. Puis à la fin du même rallye, Nicolas Koob (Porsche 911 Carrera RS) dans l’ES26, entre Roquestéron et Bouyon. Pour compléter le tableau, le vainqueur cette année-là était l’Italien Sandro Munari, dont la mythique Lancia Stratos orne l’affiche du Monte-Carlo Historique 2025 (29 janvier-4 février).
Au classement général de cette 93e édition, peu de choses ont changé. Ogier mène toujours. Juste derrière, Elfyn Evans (Toyota) et Adrien Fourmaux (Hyundai), en bagarre pour la 2e place (1.6 seconde d’écart), ont réussi le même temps, au dixième près, dans cette ES10. Quant à Thierry Neuville (Hyundai), il a encore perdu une minute, à cause d’un « reset » complet de ses systèmes électroniques, dès le début de la spéciale. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
Pour des raisons de sécurité, la Direction de Course a pris la décision de déplacer le point de départ des épreuves spéciales n°11 et n°14 (« Aucelon / Recoubeau-Jansac 1 » et « Aucelon / Recoubeau-Jansac 2 »), qui se disputeront ce samedi. Celui-ci sera situé 5,37 km après le point de départ initialement prévu.
Les restrictions d’accès au public dans ces spéciales demeurent néanmoins identiques.
La longueur des épreuves spéciales n°11 et n°14, est désormais de 15,48 km.
Autre conséquence liée à ces changements : la première voiture quittera le Parc Fermé samedi dès 6h55, 3 minutes plus tôt que prévu.
Sébastien Ogier a terminé la 2e journée du 93e Rallye Monte-Carlo comme il avait entamé la soirée d’ouverture, jeudi, en signant deux temps scratch d’affilée, sans trembler. D’abord dans l’ES8, chez lui, puis juste à côté, dans l’ES9, entre La Bréole et Selonnet (18,31 km). Deux « masterclass » d’affilée, dans des conditions délicates et devant tous ses rivaux réduits à des rôles de figurants. Mais le rallye est encore long…
« C’est une bonne fin de journée pour nous, mais je me suis battu pour ça. Jusqu’aux deux dernières spéciales, j’étais un peu sur la défensive, et là je me sentais mieux. J’ai changé de mode de conduite », a souri Ogier, ravi de cette belle journée de rallye et de ses 12.6 secondes d’avance sur Elfyn Evans, son coéquipier chez Toyota. De quoi envisager avec sérénité la journée de samedi, qui comprendra deux boucles de trois spéciales dans la Drôme.
Comme souvent depuis le début de ce rallye, Adrien Fourmaux (Hyundai) a été très bon, seul pilote à pouvoir rivaliser avec l’octuple champion du monde. Le pilote du Nord a encore fini 2e de cette spéciale, à 2.8 secondes d’Ogier, et il attaquera la journée de samedi avec un objectif bien précis : aller chercher Evans, à la régulière, en continuant à attaquer le mieux possible… tout en conservant une petite marge d’erreur.
« C’était encore une spéciale propre, même si j’ai perdu un peu de temps en faisant une petite erreur. C’était vraiment un bel après-midi pour nous », a convenu Fourmaux avant de repartir pour le parc d’assistance de Gap. Il n’a que 14.2 secondes de retard sur Ogier, ce soir, et surtout 1.6 seconde de retard sur Evans, qui a pourtant produit une belle journée de pilotage, lui aussi.
Encore 9 spéciales au programme…
A mi-rallye, après 8 spéciales très disputées (4 vainqueurs différents) et une annulée (l’ES5 vendredi matin), le bilan comptable est favorable aux Toyota, car trois pilotes du Gazoo Racing sont dans le Top 4 (Ogier, Evans, Rovanperä), mais Fourmaux semble bien décidé, et surtout capable de troubler la fête japonaise. Après cinq saisons d’apprentissage chez M-Sport Ford, il semble avoir franchi un cap en rejoignant Hyundai. Le Tricolore a bien mieux négocié les premiers pièges de ce rallye que ses deux coéquipiers champions du monde.
Déjà piégé dans l’ES6 en fin de matinée, par sa faute, Thierry Neuville a cette fois-ci été victime, dans la même spéciale, d’une crevaison du pneu avant-gauche qui lui a gâché cette ES9. « Je ne sais pas si j’aurais dû m’arrêter pour changer de roue », a dit le Belge en fin de spéciale, après avoir perdu deux minutes de plus dans l’aventure. Il est ensuite rentré à Gap, avec une roue changée, à la 9e place du classement général, avec 4 minutes de retard sur Ogier. Pas de quoi pavoiser pour le nouveau champion du monde, qui a souvent galéré dans ce rallye (2 victoires en 15 participations).
En WRC2, cette dernière spéciale du jour a provoqué un changement de leader. Yohan Rossel mène désormais la danse, dans sa Citroën C3 du PH Sport, devant Nikolay Gryazin (Skoda Fabia RS). Il reste 9 spéciales à disputer jusqu’à dimanche midi. Tout est encore possible, le meilleur comme le pire…
Il y tenait beaucoup, et il l’a fait, enfin : Sébastien Ogier, l’enfant du pays, a remporté vendredi après-midi « sa » spéciale, celle qui va de Saint-Léger les Mélèzes à La Bâtie-Neuve (ES8, 16,68 km), devant sa famille et ses amis. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, l’octuple champion du monde a repris la tête du classement général, avec 6.8 secondes d’avance sur Elfyn Evans, son coéquipier chez Toyota.
« Je savais qu’il y avait toute ma famille, tous mes amis, et je ne l’avais jamais remportée, cette spéciale. Donc je me suis dit qu’il fallait bien que j’y arrive, un jour, et j’ai fait le maximum. Maintenant, ça va dépendre des gars de derrière », a dit Ogier après avoir franchi la ligne d’arrivée de la spéciale la plus proche de son village, où il venait de changer ses pneus. Comme le matin, sauf que l’ES5 avait été annulée au dernier moment, et qu’il n’avait pas pu aller chercher ce temps scratch un peu spécial.
C’était, comme prévu, une spéciale très délicate, dans laquelle tous les pilotes de pointe sont partis avec quatre pneus super-tendres, et zéro clou, alors que la descente proposait une longue portion très piégeuse, totalement enneigée et glacée, entre les arbres. Tous ont été très prudents, avec des trajectoires diverses et variées, et le seul qui s’est fait surprendre, Evans, a réalisé un demi-tête-à-queue, perdant une poignée de secondes.
Passés après Ogier, ni Adrien Fourmaux (Hyundai), 2e de cette spéciale à 3.9 secondes d’Ogier, ni Kalle Rovanperä (Toyota) n’ont réussi à faire mieux que le Français et il a donc atteint cet objectif sentimental, symbolique et personnel : une victoire « à la maison », vraiment, tout près du village de Forest Saint Julien, dans le Champsaur, où il jouait souvent à la boule lyonnaise, tout en passant son monitorat de ski.
C’est aussi son troisième temps scratch dans cette 93e édition du Rallye Monte-Carlo, mieux que tous ses rivaux. Après l’ES8, et donc à une seule spéciale de la fin de cette journée un peu agitée, deux pilotes tricolores, Ogier et Fourmaux (dans la meilleure Hyundai), sont toujours dans le Top 3, prenant en sandwich Evans (2e).
En WRC2, le feuilleton continue : Yohan Rossel (Citroën C3) a encore repris 3.6 secondes à Nikolay Gryazin (Skoda Fabia RS) et ne pointe plus qu’à neuf secondes du leader de la catégorie… qui a choisi de ne pas marquer de points dans cette épreuve.
Elfyn Evans (Toyota), déjà vainqueur jeudi soir de l’ES3, a remporté la première spéciale de la deuxième boucle, vendredi après-midi, entre Saint-Maurice et Aubessagne (ES7, 18,6 km), dans les Hautes-Alpes. Le Gallois a réussi un chrono de 10’35 »6, soit plus d’une minute de mieux que Kalle Rovanperä en début de matinée sur la même spéciale. Et comme il a roulé 6.4 secondes plus vite que son coéquipier Sébastien Ogier, il a creusé l’écart en tête du classement général, avec un podium provisoire toujours complété par Adrien Fourmaux (Hyundai).
« L’adhérence était bien meilleure que ce matin, mais je n’ai pas assez attaqué », a regretté Ogier au point stop. Quant à Thierry Neuville, qui avait plié sa suspension arrière gauche ce matin dans l’ES6, il a entamé son opération remontée en signant le 3e chrono. Le Belge est reparti du parc d’assistance de Gap avec une Hyundai i20N parfaitement réparée : « Je dois vraiment remercier les gars et je suis content d’être ici », a résumé le champion du monde en titre.
« Ce n’était pas facile, je n’avais aucune confiance dans les niveaux d’adhérence, il y avait trop d’écarts d’une portion à l’autre, et c’était difficile de piloter dans cette spéciale. Comme on passait les premiers, il n’y avait pas de trajectoire évidente, devant nous, et ce n’était vraiment pas confortable. En fin de spéciale, il y avait beaucoup de terre sur la route ».
Après cette ES7, le trio de tête est toujours constitué d’Evans, Ogier et Fourmaux (dans la meilleure Hyundai). L’écart est de 7.9 secondes entre les deux Toyota, et les deux Français sont séparés de 7.5 secondes. Quant à Kalle Rovanperä, dans la troisième Toyota de pointe, il est revenu au 4e rang en profitant des ennuis de Neuville et Tänak ce matin, dans l’ES6.
En WRC2, Yohan Rossel (Citroën C3) a repris six secondes d’un seul coup sur Nikolay Gryazin (Skoda Fabia RS) et ne pointe plus qu’à une douzaine de secondes du Russo-Bulgare, toujours en tête de la catégorie.
L’ES8, annulée vendredi matin quand elle s’appelait ES5, allait permettre de continuer la bagarre, dans toutes les catégories. Une bagarre dans laquelle Sarah Rumeau (Citroën C3) se distingue depuis jeudi soir, pour sa première sortie internationale dans une WRC2. La pilote du Sarrazin Motorsport, soutenue par la Fédération française du sport automobile (FFSA), pointe toujours dans la première moitié du classement général, tout comme Eliott Delecour, le fils de François, âgé de 17 ans seulement, dans une Opel Corsa de la catégorie RC4.
Après une pause imprévue due à l’annulation de l’ES5 (spectateur blessé en tombant sur la route), Adrien Fourmaux (Hyundai) a signé son premier temps scratch de 2025, vendredi midi dans l’ES5, entre La Bréole et Selonnet (18,31 km). En parallèle, ses deux coéquipiers champions du monde, Thierry Neuville et Ott Tänak, sont partis à la faute.
« C’était vraiment une belle spéciale, je me suis bien amusé et j’ai été propre de bout en bout, sans faire de faute », s’est réjoui le Français de 29 ans après son premier temps scratch pour Hyundai, l’écurie coréenne qu’il a rejointe cet hiver, après cinq saisons dans des Ford de M-Sport. Fourmaux a vraiment fait parler la poudre, attaquant très fort et négociant au mieux la portion la plus piégeuse de cette ES6, où certains ont dû beaucoup ralentir car ils n’avaient pas chaussé les gommes idéales.
Le Nordiste a bouclé cette spéciale en 11’00 »8, soit 7.9 secondes de mieux que son compatriote Sébastien Ogier, qui s’est fait une petite frayeur sans grosse conséquence, et 10.4 de mieux qu’Elfyn Evans. Les deux pilotes Toyota s’étaient lancés vendredi matin à la poursuite de Neuville. Une poursuite interrompue prématurément, au km 8.6 de cette ES6, car le Belge s’est fait avoir comme un débutant, sur un freinage en descente dans une épingle à droite complètement sèche.
« Je pense que c’est une conséquence de notre manque d’expérience avec ces nouveaux pneus (Hankook). Je me suis fait avoir sur le freinage », a résumé le champion du monde en titre, qui a perdu près de deux minutes dans l’aventure, et donc sa place dans le Top 3. Il a fait la moitié de la spéciale avec la roue arrière gauche de travers, mais bien accrochée, et devait encore se rendre au parc d’assistance de Gap, pour réparer.
Ott Tänak, autre pilote Hyundai, s’est fait une énorme chaleur, parcourant plusieurs dizaines de mètres à fond dans un fossé et transformant son i20N en décapotable. « Il manque quelques pièces sur ma voiture, mais je m’en sors bien », a reconnu l’Estonien, champion du monde 2019, avant de repartir vers Gap, où les mécaniciens de Hyundai Motorsport allaient vivre une pause déjeuner quelque peu agitée.
La très bonne affaire de cette ES6 a été réalisée par le Luxembourgeois Grégoire Munster (Ford Puma), déjà très à l’aise dans l’ES4 en début de matinée. Son choix audacieux de pneus non-cloutés (2 pneus hiver et 2 super-tendres), et sa prudence dans la portion verglacée, à la fin, lui ont permis de signer le 2e chrono de cette spéciale et de grimper au 4e rang du classement général. Derrière Evans, Ogier et Fourmaux, regroupés en 6 secondes, et devant Tänak et Rovanpera. Soit six pilotes (et trois marques) regroupés en 23 secondes, avant la deuxième boucle de la journée. Ogier l’a dit, c’est un « vrai Monte-Carlo ! »
Kalle Rovanperä (Toyota), le double champion du monde finlandais, était bien réveillé vendredi matin et il a remporté haut la main la première spéciale du jour, entre Saint-Maurice et Aubessagne (ES4, 18,6 km), dans les Hautes-Alpes, grâce à un chrono de 11’38 »3. Autre conséquence directe de cette spéciale très délicate à négocier, un autre pilote Toyota, Elfyn Evans, a pris les commandes du 93e Rallye Monte-Carlo au champion du monde en titre, Thierry Neuville (Hyundai), pour huit dixièmes de seconde seulement.
« J’ai peut-être fait le meilleur choix de pneus pour ces conditions », a dit Rovanperä à la fin de la spéciale. « Le début était assez glacé et sur la fin, la route était sale », a ajouté le jeune Finlandais. Il a bénéficié de sa position de départ, plusieurs minutes après Neuville et Evans, pour réaliser un chrono significatif, sur une route de plus en plus sale mais aussi de plus en plus sèche. Et il a fait une belle remontée au classement général, en une dizaine de minutes seulement. Rovanperä est toujours 6e, mais à 22 secondes du leader, au lieu de 43 secondes jeudi soir en allant se coucher.
Deux autres pilotes ont profité de l’aubaine, du soleil qui se levait et de conditions de route plus favorables, de minute en minute : le Luxembourgeois Grégoire Munster (Ford Puma) et un autre Finlandais, le talentueux Sami Pajari (Toyota), champion du WRC2 l’an dernier. Ils ont pris les 2e et 3e places de cette ES4, devant tous les autres cadors, à commencer par Ott Tänak (Hyundai), bien plus en forme que jeudi soir, et les deux Français, Adrien Fourmaux (Hyundai) et Sébastien Ogier (Toyota).
« J’ai fait une spéciale propre, je me suis bien amusé avec la voiture, je me suis fait plaisir. Il fallait juste deviner les portions où la glace était en train de fondre », a analysé Fourmaux au point stop. « Les conditions étaient délicates, ça ressemblait davantage à un Monte-Carlo, avec de la glace par endroits, que hier soir avec toute la boue sur la route », a reconnu Ogier, toujours bien accroché à la 3e place derrière Evans et Neuville, et à quatre secondes seulement du leader gallois.
Les choix de pneus Hankook, décidés ce matin après le passage des ouvreurs, seront un peu plus cruciaux dans l’ES5, annoncée comme beaucoup plus glissante. On verra alors, peu avant midi, s’il valait mieux partir avec plus ou moins de pneus cloutés ce matin, sur la voiture et dans le coffre, en croisant les gommes ou pas.
En WRC2, la bagarre est repartie sur des bases très élevées et Oliver Solberg (Toyota Yaris Rally2) a enchaîné un deuxième temps scratch dans la catégorie, devant le russo-bulgare Nikolay Gryazin (Skoda Fabia RS). Il a aussi réussi un Top 4 au général dans cette spéciale, à moins de cinq secondes de Rovanperä, en profitant de meilleures conditions de route, une heure ou presque après le départ des leaders.
Avec les trois premiers regroupés en 4 secondes, et les six premiers en 22 secondes, cette 2e journée de rallye s’annonce formidable. Mais l’ES5 a été annulée, juste au-dessus du village d’Ogier, certains spectateurs ayant chuté dans la spéciale, et la troisième de la boucle, l’ES6, reste programmée pour la fin de matinée, entre La Bréole et Selonnet (18,31 km).