Présentée jeudi en avant-première mondiale, au Yacht Club de Monaco, la future monoplace du Championnat du Monde ABB FIA de Formule E, baptisée Gen3, fait déjà l’unanimité. Sauf peut-être pour son design futuriste. Comme le dit Jean-Eric Vergne, même si « tous les pilotes trouvent la Gen2 assez belle, il faut surtout qu’on donne notre avis sur l’aspect technique, car le design, qu’il nous plaise ou non, ce n’est pas important. C’est aux fans qu’il faut poser la question« .Sur la Gen3, donc, « ça va être super sympa, car les voitures seront plus légères, plus rapides. Il y a plus de différences qu’entre la Gen1 et la Gen2, et elles vont aussi être plus efficaces, en termes de récupération d’énergie, donc ça va dans le sens du monde d’aujourd’hui. » Par rapport au tracé monégasque, il rajoute « Ça sera intéressant à piloter, surtout à Monaco. Mais sur un circuit comme celui de Rome, ça pourra vite devenir effrayant si on a 350 kW au lieu de 220. Et on veut aussi que ce soit un plaisir à regarder pour les fans« .
Le double champion FIA de Formule E est rejoint dans ses commentaires par Robin Frijns, le pilote Envision, pour qui « ce que la Gen3 va produire en termes de puissance va être bon pour l’intérêt des courses ». Quant au look futuriste de la Gen3, « ce n’est pas mon goût », avoue le Néerlandais, « mais ce qui compte vraiment c’est qu’elle soit plus légère, plus puissante et plus rapide. J’ai entendu dire qu’elle avait un comportement intéressant, avec les nouveaux pneus, et j’ai vraiment hâte de l’essayer sur la piste« .
Les premiers essais sur la piste sont justement prévus « dans les deux mois qui viennent« , révèle James Barclay, le Responsable de Jaguar Racing. Selon lui, c’est « un nouveau chapitre qui s’ouvre, et un défi excitant, en liaison aussi avec la production de nos futures voitures de série« . Barclay souligne aussi que la taille de la voiture, « plus étroite, plus compacte« , va être « bonne pour les pilotes » car elle va favoriser les dépassements sur certains circuits. La prochaine phase de développement, c’est dans les prochaines semaines avec l’adaptation des nouvelles unités de puissance de chaque constructeur sur le nouveau châssis commun, et la nécessité de « continuer à développer le software, pour exploiter le mieux possible les Gen3« .
La dernière réaction du jour, en conférence de presse, est venue de Tommaso Volpe, le chef de projet Formule E chez Nissan Motorsport, le géant nippon qui est en train de racheter l’écurie française e.dams: « La Gen3 va nous permettre de montrer notre expertise en matière de régénération de la puissance, car nous allons atteindre un taux de récupération de 40%, ce qui est unique dans le sport automobile. Il va falloir continuer à faire des compromis en matière d’efficacité sur la piste, car c’est un sujet très complexe. Et nous allons faire en sorte d’améliorer les synergies entre l’écurie de course (e.dams) et nos ingénieurs qui travaillent sur le développement de toutes les technologies. Nous sommes un peu loin des top teams en ce moment, mais nous espérons remonter de une ou deux places au championnat« , conclut Volpe.