Sergio Pérez (Red Bull) a raflé la mise au 79e Grand Prix de Monaco de Formule 1. L’hymne mexicain a ainsi retenti pour la première fois sur la ligne d’arrivée, trois heures après un départ retardé par un énorme orage sur la Principauté. Carlos Sainz, dans sa Ferrari, et Max Verstappen, dans l’autre Red Bull, ont complété un podium d’autant plus inattendu que Charles Leclerc, le grand favori, a été plombé par une énorme erreur stratégique de la Scuderia Ferrari. Le Monégasque a pris la 4e place de cette course qui lui était promise.
Leclerc était en pole position dimanche, peu avant 15h00, après une pluie de stars sur la grille de départ, mais le ciel s’est obscurci et le scénario de cette journée a basculé dans l’imprévisible. Le départ a été donné lancé, avec plus d’une heure de retard, au ralenti derrière la voiture de sécurité. Il restait 75 tours à parcourir et Leclerc était en tête, en pneus pluie, devant Sainz et les deux Red Bull, sur une piste vraiment détrempée.
Le premier pilote à passer en pneus intermédiaires a été Pierre Gasly, parti en fond de grille, et ce choix a payé dans un premier temps puisque le Français est remonté jusqu’au 12e rang. Son exemple a été suivi immédiatement par Pérez, au 17e tour. Le tournant de la course car le Mexicain a eu, avant ses rivaux, les pneus qu’il fallait. Leclerc l’a imité, au tour suivant, et les déboires de la Scuderia ont commencé: trois tours plus tard, au 21e tour, Sainz, qui était en tête, est rentré pour mettre des pneus slicks, sans passer par la case pneus intermédiaires, mais Ferrari, au même moment, a demandé à Leclerc de faire la même chose, alors qu’il avait changé de pneus trois tours plus tôt.
Résultat: embouteillage dans le stand Ferrari, puis manoeuvre identique pour les pilotes Red Bull qui, au 22e tour, ont aussitôt mis des pneus slicks eux aussi. Bilan de l’opération: l’Espagnol s’est retrouvé 2e, derrière Pérez, et surtout le Monégasque 4e, derrière Verstappen, après un deuxième arrêt au timing catastrophique. L’ordre des quatre premiers n’a plus changé, la course était jouée.
Un miracle est alors intervenu, quand Mick Schumacher a pulvérisé et même coupé en deux sa Haas dans le S de la Piscine. Le fils de « Schumi » en est sorti indemne mais le drapeau rouge a dû être agité, le temps de balayer les débris et surtout de réparer la barrière TecPro qui a arrêté la course de la monoplace américaine.
La dernière partie de la course a démarré à 17h15, pour 45 dernières minutes, sans prolongations, sous les yeux de Zinédine Zidane et de toute sa famille. L’un des nombreux VIPs invités par l’ACM, Alpine et les écuries de F1 ce week-end, avec Patrick Dempsey, Conor McGregor, James Foden, Ruben Dias, Mason Mount, LeBron James, GMK, ou encore Elon Musk, Khaby Lame, Jonathan Cohen, Squeezie, Naomi Campbell, Flavio Briatore, Claudio Capéo et Keith Harrington, entre autres.
Cette course folle s’est terminée à 18h00, conformément au délai de trois heures prévu par le règlement. C’était la troisième victoire de Sergio Pérez en F1, au bout de son 220e Grand Prix. Il s’était déjà imposé à Bahreïn en 2020 dans une Racing Point et à Bakou en 2021 dans une Red Bull.
« Checo », très ému, a aussitôt dédié cette victoire à Pedro Rodriguez, le légendaire pilote mexicain dont il portait les couleurs sur son casque ce week-end. Rodriguez n’a gagné que deux fois en F1, en 1967 et en 1970, et il avait terminé 5e du Grand Prix de Monaco en 1967. Pérez n’était pas encore né. Il va repartir de la Principauté à la troisième place du Championnat du monde, avec 110 points, derrière Max Verstappen (125) et Charles Leclerc (116). Il reste 15 Grands Prix à disputer en 2022 donc tout reste possible, notamment pour Leclerc et Ferrari…