Elfyn Evans (Toyota), déjà vainqueur jeudi soir de l’ES3, a remporté la première spéciale de la deuxième boucle, vendredi après-midi, entre Saint-Maurice et Aubessagne (ES7, 18,6 km), dans les Hautes-Alpes. Le Gallois a réussi un chrono de 10’35 »6, soit plus d’une minute de mieux que Kalle Rovanperä en début de matinée sur la même spéciale. Et comme il a roulé 6.4 secondes plus vite que son coéquipier Sébastien Ogier, il a creusé l’écart en tête du classement général, avec un podium provisoire toujours complété par Adrien Fourmaux (Hyundai).
« L’adhérence était bien meilleure que ce matin, mais je n’ai pas assez attaqué », a regretté Ogier au point stop. Quant à Thierry Neuville, qui avait plié sa suspension arrière gauche ce matin dans l’ES6, il a entamé son opération remontée en signant le 3e chrono. Le Belge est reparti du parc d’assistance de Gap avec une Hyundai i20N parfaitement réparée : « Je dois vraiment remercier les gars et je suis content d’être ici », a résumé le champion du monde en titre.
« Ce n’était pas facile, je n’avais aucune confiance dans les niveaux d’adhérence, il y avait trop d’écarts d’une portion à l’autre, et c’était difficile de piloter dans cette spéciale. Comme on passait les premiers, il n’y avait pas de trajectoire évidente, devant nous, et ce n’était vraiment pas confortable. En fin de spéciale, il y avait beaucoup de terre sur la route ».
Après cette ES7, le trio de tête est toujours constitué d’Evans, Ogier et Fourmaux (dans la meilleure Hyundai). L’écart est de 7.9 secondes entre les deux Toyota, et les deux Français sont séparés de 7.5 secondes. Quant à Kalle Rovanperä, dans la troisième Toyota de pointe, il est revenu au 4e rang en profitant des ennuis de Neuville et Tänak ce matin, dans l’ES6.
En WRC2, Yohan Rossel (Citroën C3) a repris six secondes d’un seul coup sur Nikolay Gryazin (Skoda Fabia RS) et ne pointe plus qu’à une douzaine de secondes du Russo-Bulgare, toujours en tête de la catégorie.
L’ES8, annulée vendredi matin quand elle s’appelait ES5, allait permettre de continuer la bagarre, dans toutes les catégories. Une bagarre dans laquelle Sarah Rumeau (Citroën C3) se distingue depuis jeudi soir, pour sa première sortie internationale dans une WRC2. La pilote du Sarrazin Motorsport, soutenue par la Fédération française du sport automobile (FFSA), pointe toujours dans la première moitié du classement général, tout comme Eliott Delecour, le fils de François, âgé de 17 ans seulement, dans une Opel Corsa de la catégorie RC4.
Après une pause imprévue due à l’annulation de l’ES5 (spectateur blessé en tombant sur la route), Adrien Fourmaux (Hyundai) a signé son premier temps scratch de 2025, vendredi midi dans l’ES5, entre La Bréole et Selonnet (18,31 km). En parallèle, ses deux coéquipiers champions du monde, Thierry Neuville et Ott Tänak, sont partis à la faute.
« C’était vraiment une belle spéciale, je me suis bien amusé et j’ai été propre de bout en bout, sans faire de faute », s’est réjoui le Français de 29 ans après son premier temps scratch pour Hyundai, l’écurie coréenne qu’il a rejointe cet hiver, après cinq saisons dans des Ford de M-Sport. Fourmaux a vraiment fait parler la poudre, attaquant très fort et négociant au mieux la portion la plus piégeuse de cette ES6, où certains ont dû beaucoup ralentir car ils n’avaient pas chaussé les gommes idéales.
Le Nordiste a bouclé cette spéciale en 11’00 »8, soit 7.9 secondes de mieux que son compatriote Sébastien Ogier, qui s’est fait une petite frayeur sans grosse conséquence, et 10.4 de mieux qu’Elfyn Evans. Les deux pilotes Toyota s’étaient lancés vendredi matin à la poursuite de Neuville. Une poursuite interrompue prématurément, au km 8.6 de cette ES6, car le Belge s’est fait avoir comme un débutant, sur un freinage en descente dans une épingle à droite complètement sèche.
« Je pense que c’est une conséquence de notre manque d’expérience avec ces nouveaux pneus (Hankook). Je me suis fait avoir sur le freinage », a résumé le champion du monde en titre, qui a perdu près de deux minutes dans l’aventure, et donc sa place dans le Top 3. Il a fait la moitié de la spéciale avec la roue arrière gauche de travers, mais bien accrochée, et devait encore se rendre au parc d’assistance de Gap, pour réparer.
Ott Tänak, autre pilote Hyundai, s’est fait une énorme chaleur, parcourant plusieurs dizaines de mètres à fond dans un fossé et transformant son i20N en décapotable. « Il manque quelques pièces sur ma voiture, mais je m’en sors bien », a reconnu l’Estonien, champion du monde 2019, avant de repartir vers Gap, où les mécaniciens de Hyundai Motorsport allaient vivre une pause déjeuner quelque peu agitée.
La très bonne affaire de cette ES6 a été réalisée par le Luxembourgeois Grégoire Munster (Ford Puma), déjà très à l’aise dans l’ES4 en début de matinée. Son choix audacieux de pneus non-cloutés (2 pneus hiver et 2 super-tendres), et sa prudence dans la portion verglacée, à la fin, lui ont permis de signer le 2e chrono de cette spéciale et de grimper au 4e rang du classement général. Derrière Evans, Ogier et Fourmaux, regroupés en 6 secondes, et devant Tänak et Rovanpera. Soit six pilotes (et trois marques) regroupés en 23 secondes, avant la deuxième boucle de la journée. Ogier l’a dit, c’est un « vrai Monte-Carlo ! »
Kalle Rovanperä (Toyota), le double champion du monde finlandais, était bien réveillé vendredi matin et il a remporté haut la main la première spéciale du jour, entre Saint-Maurice et Aubessagne (ES4, 18,6 km), dans les Hautes-Alpes, grâce à un chrono de 11’38 »3. Autre conséquence directe de cette spéciale très délicate à négocier, un autre pilote Toyota, Elfyn Evans, a pris les commandes du 93e Rallye Monte-Carlo au champion du monde en titre, Thierry Neuville (Hyundai), pour huit dixièmes de seconde seulement.
« J’ai peut-être fait le meilleur choix de pneus pour ces conditions », a dit Rovanperä à la fin de la spéciale. « Le début était assez glacé et sur la fin, la route était sale », a ajouté le jeune Finlandais. Il a bénéficié de sa position de départ, plusieurs minutes après Neuville et Evans, pour réaliser un chrono significatif, sur une route de plus en plus sale mais aussi de plus en plus sèche. Et il a fait une belle remontée au classement général, en une dizaine de minutes seulement. Rovanperä est toujours 6e, mais à 22 secondes du leader, au lieu de 43 secondes jeudi soir en allant se coucher.
Deux autres pilotes ont profité de l’aubaine, du soleil qui se levait et de conditions de route plus favorables, de minute en minute : le Luxembourgeois Grégoire Munster (Ford Puma) et un autre Finlandais, le talentueux Sami Pajari (Toyota), champion du WRC2 l’an dernier. Ils ont pris les 2e et 3e places de cette ES4, devant tous les autres cadors, à commencer par Ott Tänak (Hyundai), bien plus en forme que jeudi soir, et les deux Français, Adrien Fourmaux (Hyundai) et Sébastien Ogier (Toyota).
« J’ai fait une spéciale propre, je me suis bien amusé avec la voiture, je me suis fait plaisir. Il fallait juste deviner les portions où la glace était en train de fondre », a analysé Fourmaux au point stop. « Les conditions étaient délicates, ça ressemblait davantage à un Monte-Carlo, avec de la glace par endroits, que hier soir avec toute la boue sur la route », a reconnu Ogier, toujours bien accroché à la 3e place derrière Evans et Neuville, et à quatre secondes seulement du leader gallois.
Les choix de pneus Hankook, décidés ce matin après le passage des ouvreurs, seront un peu plus cruciaux dans l’ES5, annoncée comme beaucoup plus glissante. On verra alors, peu avant midi, s’il valait mieux partir avec plus ou moins de pneus cloutés ce matin, sur la voiture et dans le coffre, en croisant les gommes ou pas.
En WRC2, la bagarre est repartie sur des bases très élevées et Oliver Solberg (Toyota Yaris Rally2) a enchaîné un deuxième temps scratch dans la catégorie, devant le russo-bulgare Nikolay Gryazin (Skoda Fabia RS). Il a aussi réussi un Top 4 au général dans cette spéciale, à moins de cinq secondes de Rovanperä, en profitant de meilleures conditions de route, une heure ou presque après le départ des leaders.
Avec les trois premiers regroupés en 4 secondes, et les six premiers en 22 secondes, cette 2e journée de rallye s’annonce formidable. Mais l’ES5 a été annulée, juste au-dessus du village d’Ogier, certains spectateurs ayant chuté dans la spéciale, et la troisième de la boucle, l’ES6, reste programmée pour la fin de matinée, entre La Bréole et Selonnet (18,31 km).
Le champion du monde, Thierry Neuville (Hyundai), est arrivé en tête au parc d’assistance de Gap, jeudi soir, au terme d’une première soirée du 93e Rallye Monte-Carlo marquée par la domination des Toyota, en performance pure : 2 temps scratch pour Sébastien Ogier, et le troisième pour Elfyn Evans ; et par le sérieux du Belge, champion du monde et tenant du titre, jamais gagnant, toujours placé, et leader au moment d’aller se coucher.
Cette troisième et dernière spéciale de jeudi, entre Avançon et Notre-Dame-du-Laus (ES3, 13,97 km), a été marquée par une superbe performance d’Elfyn Evans (Toyota), le vice-champion du monde. « Je n’étais pas en confiance sur les deux premières, mais ça allait beaucoup mieux dans la troisième », a confié le Gallois au point stop. Et pour cause, il venait de faire mieux que Neuville, de 5.4 secondes, et que Rovanperä, de 10.7 secondes, sur une spéciale relativement courte, bosselée, et très sale par endroits.
« Je ne pensais pas que ce serait aussi glissant. Je me suis fait piéger mais je m’en sors bien », a concédé Ogier, auteur de sa première petite erreur du rallye. Un gros travers à mi-spéciale, qui a bien failli l’envoyer en bas d’un talus, mais son expérience a parlé. Le Gapençais a arrêté sa Yaris juste à temps et a pu se remettre dans le sens de la marche pour terminer cette ES3 avec… 23.5 secondes de retard sur Evans. Tous ses efforts des deux premières spéciales étaient réduits à néant, mais c’est la loi du Monte-Carlo. La moindre petite erreur se paye cash, surtout le soir, quand les conditions de route sont très difficiles à deviner.
Spectateurs indisciplinés, spéciale arrêtée…
Comme prévu, la fin de la spéciale a été illuminée par une quantité de fumigènes et de feux d’artifice, les fans étant très nombreux dans cette portion très rapide. Un autre pilote a cédé du terrain dans cette ES3, Adrien Fourmaux (Hyundai) : 27.8 secondes de perdues sur Evans, alors qu’il le talonnait au classement, à l’issue des deux premières spéciales. « J’ai fait très attention aux plaques de verglas, je me suis méfié. C’est un très long rallye… », a déclaré le Français de 29 ans, recruté cet hiver par la marque sud-coréenne.
Au classement général, Neuville est donc en tête après la première soirée et il continuera d’ouvrir la route demain matin, autour de Gap. Derrière lui, deux pilotes Toyota, Evans à 2 secondes et Ogier à 12.8 secondes, vont mener la chasse. Ils seront suivis de près par les deux autres pilotes Hyundai, Ott Tänak et Adrien Fourmaux, à respectivement 27 et 30 secondes. En WRC2, le suspense aussi est intact, mais Nikolay Gryazin, dans sa Skoda Fabia RS, a globalement dominé cette première soirée, malgré un sursaut d’orgueil d’Oliver Solberg (Toyota Yaris Rally2), le plus rapide dans l’ES3.
Cette ES3 a été interrompue, puis définitivement neutralisée après le départ d’Eric Camilli, engagé en WRC2. A cause de quelques spectateurs indisciplinés et finalement privés du passage d’une cinquantaine de concurrents dans la spéciale la plus spectaculaire de la soirée.
Sébastien Ogier (Toyota) a continué jeudi soir sur son rythme infernal, en réussissant un deuxième temps scratch d’affilée dans la deuxième spéciale de cette 93e édition, entre Faucon-du-Caire et Bréziers (ES2, 21,18 km), la spéciale la plus longue de cette première soirée.
L’octuple champion du monde a fait un nouveau sans-faute mais n’a devancé que de 9 dixièmes Thierry Neuville (Hyundai), désormais 2e à 5.3 secondes du Français. « Les conditions de cette spéciale étaient beaucoup plus inégales que la précédente. J’ai été un peu trop prudent, surtout sur la fin, mais c’était plus compliqué d’être aussi engagé que dans l’ES1. Je n’ai pas fait une bonne spéciale, mais j’ai fait un bon chrono », a dit Ogier au point stop de cette ES2.
« Cette spéciale était très sale sur la fin, donc j’ai été obligé de ralentir. Je pense que les spectateurs ont un peu sali la route (en marchant dessus) », a dit Neuville, double vainqueur en Principauté (2020 2024). Quant à Adrien Fourmaux (Hyundai), 3e de cette spéciale à 1.2 seconde seulement d’Ogier, la référence absolue du Monte-Carlo, il n’est plus qu’à deux dixièmes d’Elfyn Evans (Toyota) au classement général.
Le Français avait annoncé avant le départ, jeudi sur la Place du Casino, son intention de faire une course d’attente, pour sa première course dans une Hyundai après cinq saisons chez Ford M-Sport. « C’était incroyable, la vitesse au début de la spéciale était énorme. C’était très piégeux, avec de la glace par endroits. Une spéciale digne du Monte-Carlo », a résumé Fourmaux, auteur de cinq podiums l’an dernier dans une Ford de M-Sport, et 5e du championnat 2024.
Derrière le trio de tête, provisoirement constitué d’Ogier, Neuville et Fourmaux, un autre pilote Hyundai, Ott Tänak, a pris la 4e place de cette ES2, à 6.4 secondes d’Ogier. Soit un bien meilleur résultat que Kalle Rovanperä, 9e seulement de cette spéciale à 22.9 secondes du Tricolore, soit plus d’une seconde encaissée par kilomètre. Le Finlandais, double champion du monde, a même été devancé par son compatriote Sami Pajari, chez Toyota lui aussi mais débutant dans la catégorie Rally1.
« Ce n’est pas moi qui suis plus rapide que Kalle, c’est nous deux qui sommes mauvais », a souri le champion 2024 du WRC2, d’une humilité totale. En WRC2, la bagarre a continué, en tête, entre le Russe à licence bulgare Nikolay Gryazin, dans sa Skoda Fabia RS, et le Français Yohan Rossel (Citroën C3). Ils ont devancé Oliver Solberg (Toyota Yaris Rally2), reparti à l’attaque après une touchette et un changement de roue dans l’ES1.
Le maestro du Monte-Carlo, Sébastien Ogier (9 victoires), a démarré la 93e édition sur les chapeaux de roue, en signant le meilleur temps dans la toute première spéciale, jeudi soir entre Digne-les-Bains et Chaudon-Norante (ES1, 19,01 km).
Chaussée de nouveaux pneus Hankook super-tendres, la Toyota Yaris de l’octuple champion du monde a été très efficace et le pilotage d’Ogier a fait le reste, sur une route étroite et glissante, par endroits, qui n’était pas encore trop sale. En 11 minutes, 30 secondes et 4 dixièmes, le Français a infligé 3.9 secondes à Elfyn Evans, son coéquipier chez Toyota, et 4.4 secondes au nouveau champion du monde, Thierry Neuville, dans la Hyundai portant le numéro 1.
« Je me sentais plutôt bien. Je m’attendais à des conditions un peu plus délicates. Finalement, c’était une spéciale agréable, en termes de pilotage », a dit Ogier au point stop. La bonne surprise de cette première spéciale est venue d’Adrien Fourmaux (4e), le nouveau pilote Hyundai, intercalé entre ses deux champions du monde de coéquipiers, Neuville et Ott Tänak (5e). L’Estonien, meilleur temps du shakedown mercredi soir à Gap, n’a encore jamais réussi à remporter le Monte-Carlo.
Autre surprise relative, Kalle Rovanperä (Toyota), de retour à temps plein en WRC après une année de semi-repos (7 rallyes disputés, 2 victoires), a encaissé un déficit de 15.6 secondes sur Ogier. Mais il n’était pas surpris : « Les autres pilotes ont fait cette spéciale l’an dernier, pas moi », a rappelé le jeune Finlandais, plus jeune double champion du monde de toute l’histoire du WRC, en 2022 et 2023.
En WRC2, la bagarre a commencé sur des bases élevées, par un meilleur chrono du Bulgare Nikolay Gryazin, dans sa Skoda Fabia RS. Avec deux dixièmes d’avance seulement sur Yohan Rossel (Citroën C3). Dans le même temps, Oliver Solberg a dû s’arrêter dans la spéciale pour changer une roue arrière, sa jante ayant été abîmée lors d’une touchette contre un gros caillou. Le Suédois, fils de Petter Solberg, le champion du monde 2003, a perdu près de 5 minutes dans cette première spéciale. Cela fait déjà un candidat retardé dans la course à la victoire en WRC2. Mais le rallye est encore long.
C’est désormais un rituel bien installé dans des écoles et collèges de la Principauté. Le jeudi matin, juste avant le départ du Rallye Monte-Carlo sur la place du Casino, des élèves scolarisés dans plusieurs établissements monégasques reçoivent la visite de « professeurs » très particuliers : des pilotes et copilotes du WRC et du WRC2 !
Ce matin, ils étaient huit pilotes à se déplacer au Collège Charles III et au Collège FANB, ainsi qu’à l’école primaire de la Condamine et à l’International School of Monaco. Comme les pilotes de Formule E au printemps dernier, les rois du rallye ont pu s’entretenir librement et se prêter au jeu des questions-réponses, le débat étant suivi par une séance d’autographes en bonne et due forme. Et aucune interrogation écrite n’était prévue par les professeurs ravis !
Les trois écuries de pointe étaient représentées, qu’il s’agisse du Hyundai Shell Mobis WRT (avec Thierry Neuville et Adrien Fourmaux), du Toyota Gazoo Racing WRT (Kalle Rovanperä et Takamoto Katsuta) ou du M-Sport Ford WRT représenté comme l’an dernier par le Luxembourgeois Grégoire Munster. Il y avait aussi des pilotes du WRC2, les frères Yohan et Léo Rossel, et Sarah Rumeau, qui a ensuite pris le départ de son tout premier Rallye Monte-Carlo.
Au Collège FANB, Adrien Fourmaux, le nouveau pilote Hyundai, et Kalle Rovanperä, le double champion du monde de chez Toyota, ont passé plus d’une heure dans l’auditorium avec des élèves de 3e et de 5e. « C’était vraiment super, très interactif, on a eu beaucoup de questions intéressantes », a résumé Fourmaux avant de partir pour la cérémonie de départ. « Ils maîtrisent tous l’anglais, donc c’était très agréable pour Kalle. On a des parcours différents, avec Kalle, parce que son père était déjà pilote. Mais ce n’est pas indispensable et on est tous les deux ici, au Monte-Carlo, en ayant eu des trajectoires différentes, donc c’était intéressant pour les enfants ».
Une chose est sûre, tous ces élèves monégasques, désormais très au courant, vont suivre de très près ce 93e Rallye Monte-Carlo, à la télévision et sur les réseaux sociaux de l’ACM…
Le départ du 93e Rallye Monte-Carlo a été donné jeudi en début d’après-midi, sur la place du Casino, à 68 équipages, dont quatre champions du monde (Thierry Neuville, Sébastien Ogier, Kalle Rovanperä et Ott Tänak), au volant de deux Toyota et deux Hyundai. Ils sont aussitôt partis pour une longue liaison routière vers les trois premières épreuves spéciales, prévues dans la soirée entre les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes.
« Ce n’est jamais facile de commencer une saison de rallye, surtout dans un Monte-Carlo où, d’une année sur l’autre, rien n’est jamais pareil, même dans les épreuves spéciales qu’on connaît très bien. Il va falloir éviter les nombreux pièges, jusqu’au bout, comme d’habitude », a dit Sébastien Ogier, l’octuple champion du monde des rallyes et neuf fois vainqueur du Monte-Carlo (8 fois en WRC, une fois en IRC), sur le podium de départ. Sa Toyota Yaris, toujours dans une superbe livrée noir mat, porte son numéro fétiche, le 17 (il est né le 17 décembre 1983 à Gap). Le pilote des Hautes-Alpes ne vise plus le titre mondial, seulement quelques manches chaque année, pour le plaisir. « Je veux passer du temps avec ma famille, donc je regarde surtout les dates des vacances scolaires avant d’élaborer mon calendrier de rallyes, en accord avec mon équipe », a ajouté Ogier. Depuis 12 ans, il a toujours fini 1er ou 2e en Principauté !
Des voitures plus légères et plus agiles
Comme chaque année, l’Automobile Club de Monaco (ACM) avait parfaitement organisé cette cérémonie de départ haut de gamme, suivie sur place par plusieurs VIPs dont Thierry Boutsen, l’ancien pilote de Formule 1, et Michèle Mouton, désormais retraitée après dix ans de service comme responsable de la sécurité du championnat du monde WRC. Aux côtés aussi de Raphaël Varane, le champion du monde de football, et de Yannick Nyanga, l’ancien rugbyman du XV de France, les nombreux invités ont assisté au défilé de 68 superbes voitures, dont celles de la catégorie-reine (Rally1) qui ne sont plus équipées, depuis cette année, d’un système de propulsion hybride.
« Les voitures sont plus légères, donc plus agiles, et il y aussi de nouveaux pneus (coréens, fournis par Hankook), donc ça fait beaucoup de nouveautés. J’ai une nouvelle voiture, je suis dans une nouvelle écurie. Le rallye va être long, et la saison va être longue, donc il faut voir un peu quel est le rythme des autres, au début… » a dit Adrien Fourmaux, le nouveau pilote Hyundai, avant de monter sur la rampe de départ. Le drapeau monégasque a été agité par diverses personnalités, devant les 68 concurrents. Dont cinq Toyota Yaris officielles du Gazoo Racing, trois Hyundai i20N engagées par Hyundai Motorsport, et deux Ford Puma engagées par l’écurie anglaise M-Sport de Malcolm Wilson.
Ce grand départ était aussi l’occasion pour les spectateurs de voir les 23 voitures engagées dans la catégorie WRC2 (forfait de Matthieu Margaillan suite à son accident au shakedown), où la lutte sera très intense entre plusieurs jeunes pilotes aux dents longues. Et d’encourager une trentaine d’amateurs aux palmarès divers et variés, dont les Monégasques Marc Dessi et Jean-Paul Palmero, le jeune Eliott Delecour, 17 ans, fils du célèbre François (podium à Monaco en 1991) et l’Ardéchois Jérôme Aymard, qui participe chaque année à tous les rallyes Monte-Carlo (WRC en janvier, Historique en février, e-rallye en octobre).
Trois spéciales en hors d’oeuvre
Avec comme destination finale le parc d’assistance de Gap, la préfecture des Hautes-Alpes, tout le monde est donc parti pour une longue liaison vers les trois premières épreuves spéciales de cette édition 2025, soit 54,16 km chronométrés. D’abord l’ES1 entre Digne-les-Bains et Chaudon-Norante (19,01 km). Puis l’ES2 entre Faucon-du-Caire et Bréziers (21,18 km), la spéciale la plus longue de cette première soirée très attendue par les fans. Et l’ES3, entre Avançon et Notre-Dame-du-Laus (13,97 km), où les pilotes ont de fortes chances de trouver des plaques de neige ou de verglas, en pleine nuit (départ de la première voiture à 21h00).
La nuit sera forcément très courte, à Gap, avant la grosse journée de vendredi, pour deux boucles de trois épreuves spéciales (ES4 à ES6, puis ES7 à ES9, soit 107 km chronométrés). Et donc une journée entière de bagarre acharnée à tous les étages du classement général. Le 93e Rallye Monte-Carlo est bien parti. Suspense garanti, jusqu’à la grande finale, dimanche à midi dans le Col de Turini !
Revivez la cérémonie de départ en intégralité
Ott Tänak (Hyundai) a bien entamé ce 93e Rallye Monte-Carlo en signant le meilleur chrono absolu (2’09″8) du shakedown, mercredi soir sur les hauteurs de Gap. Le champion du monde 2019 a donné une première idée de ce que pourrait être cette édition 2025 : une bagarre somptueuse et acharnée entre quatre champions du monde, de jeudi à dimanche, sur 18 épreuves spéciales et plus de 300 km chronométrés.
Même si le résultat de cette dernière séance d’essais avant le grand départ de jeudi à Monaco ne peut pas être considéré comme significatif, il va permettre d’alimenter les débats avant le départ de la première spéciale, jeudi soir à Digne-les-Bains. Tänak a réussi son chrono dès son premier passage, par une température ambiante de 5°C, avant que le soleil ne se cache définitivement et rende plus difficile d’améliorer les performances. Il a roulé un peu plus vite, moins d’une seconde, que les deux champions du monde de chez Toyota, Kalle Rovanperä et Sébastien Ogier, ex-aequo à la 2e place avec un temps de 2’10″6. L’Estonien, l’an dernier, avait déjà remporté le shakedown. Mais il n’a encore jamais gagné en Principauté.
Neuville tout près…
Autre grand favori, le Belge Thierry Neuville, champion du monde en titre, a dû se contenter de signer un temps de 2’10″9 à son 2e passage (5e), un dixième derrière un autre pilote Toyota, le Gallois Elfyn Evans (4e). Rien d’inquiétant, donc. A titre de comparaison, l’an dernier à la même époque, Tänak avait roulé en 2’00″4 sur cette portion de 3,28 km. Depuis, les voitures de la catégorie Rally1 ont perdu leur système hybride et donc quelques dizaines de chevaux. Leurs pilotes doivent aussi s’adapter à des nouveaux pneus, les Hankook sud-coréens, qui ont succédé aux Pirelli de ces dernières années.
Aux places d’honneur de cette séance d’essais grandeur nature, le troisième pilote Hyundai Adrien Fourmaux, transfuge de chez Ford M-Sport, a devancé le Japonais Takamoto Katsuta, au volant de la quatrième Toyota du Gazoo Racing. Au sein de l’écurie britannique de Malcolm Wilson, le meilleur temps a été réalisé par le petit nouveau : l’Irlandais Josh McErlean, âgé de 25 ans, devant Grégoire Munster qui attaque sa 2e saison complète en WRC. La moins bonne marque des Rally1 est à mettre à l’actif de Sami Pajari, le champion WRC2 en titre, au volant de la 5e Toyota officielle engagée dans cette 93e édition.
Solberg le plus rapide en WRC2
Le WRC2 va aussi être très disputé cette année entre Gap et Monaco, avec 24 équipages engagés. Dans ce shakedown, c’est Oliver Solberg (Toyota Yaris Rally2), fils de Petter, champion du monde 2003, qui a été le plus rapide (en 2’17″3). Passé à l’intersaison de Skoda à Toyota, le Suédois devance Nikolay Gryazin et Gus Greensmith, dans des Skoda Fabia. Côté français, Yohan Rossel (Citroën C3) a devancé Eric Camilli (Hyundai i20N) et Léo Rossel (Citroën C3), alors que Matthieu Margaillan (Skoda Fabia) a été victime d’une sortie de route.
Dès jeudi soir, les choses sérieuses vont commencer, avec trois épreuves spéciales à partir de 18h00 dans les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Ce sera après le départ officiel, sur la place du Casino de Monte-Carlo, à suivre en direct dès 14h00 sur les pages Facebook et YouTube de l’Automobile Club de Monaco.
🏁 SHAKEDOWN 🏁
Ott Tänak réalise le meilleur temps du Shakedown !
Kalle Rovanperä et Sébastien Ogier terminent juste derrière avec le même chrono ⏱️—
Ott Tänak sets the fastest time of the Shakedown!
Kalle Rovanperä and Sébastien Ogier finished just behind with the same… pic.twitter.com/bRUJmQBL45— Automobile Club de Monaco (@ACM_Media) January 22, 2025
© ACM - Olivier Caenen
Il y aura quatre champions du monde des rallyes jeudi au départ du 93e Rallye Monte-Carlo, soit deux de plus que l’an dernier : Thierry Neuville vient enfin d’être sacré, fin 2024, au terme d’une saison maîtrisée de bout en bout (2 victoires, 6 podiums), et Kalle Rovanperä , qui n’avait disputé que 7 rallyes l’an dernier (2 victoires aussi), est de retour à temps plein. Si l’on ajoute que Sébastien Ogier, huit fois champion du monde et neuf fois victorieux en Principauté, reste pigiste de luxe, et qu’Ott Tänak, sacré en 2019, n’a aucune envie de partir à la retraite, cela fait bien quatre champions du monde, pour 12 titres à eux quatre.
Deux de ces champions du monde, le Belge Neuville et l’Estonien Tänak, piloteront une Hyundai i20N, et les deux autres, le Français Ogier et le Finlandais Rovanperä, seront au volant d’une Toyota Yaris. Mais le Gazoo Racing nippon aura l’avantage du nombre, avec aussi dans ses rangs le Gallois Elfyn Evans et le Japonais Takamoto Katsuta, comme l’an dernier, et un nouveau venu, Sami Pajari, 23 ans, sacré champion l’an dernier dans la catégorie WRC2. Soit au total cinq Toyota engagées dans la catégorie-reine, contre trois Hyundai au total, puisque le Français Adrien Fourmaux a rejoint l’équipe coréenne, dans la foulée d’une excellente saison (5 podiums) chez Ford M-Sport. Pour compléter le plateau, deux Ford Puma sont alignées par M-Sport, la structure de Malcolm Wilson. Elles seront pilotées par le Luxembourgeois Grégoire Munster et par l’Irlandais Josh McErlean, 25 ans, issu de la Motorsport Ireland Rally Academy.
Comme depuis le retour du rallye dans les Hautes-Alpes, l’an dernier, le parc d’assistance de ce 93e Rallye Monte-Carlo est à nouveau installé à Gap, dans la préfecture du département natal de Seb Ogier. Sur des routes qu’il connaît comme la poche de sa combinaison, le Français de chez Toyota visera une dixième victoire dans un « Monte-Carl’ », ce qui serait un nouveau record absolu. A condition de bien négocier les nombreux pièges des 18 spéciales au menu, soit 343 km chronométrés, de jeudi soir à dimanche matin. Surtout si la météo s’invite à la fête, car des chutes de neige sont toujours possibles fin janvier, dans ces montagnes.
Un parcours musclé
Après le shakedown rituel du mercredi, sur les hauteurs de Gap, tout va vraiment commencer jeudi, à l’heure de la sieste, par la cérémonie de départ devant le Casino de Monte-Carlo, retransmise en direct sur le compte Facebook et la chaîne YouTube de l’Automobile Club de Monaco. Puis dans la soirée les trois premières épreuves spéciales permettront de faire un premier tri parmi les prétendants à la victoire : 54,16 km chronométrés, entre les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes. La première spéciale est prévue sur le coup de 18h00 entre Digne-les-Bains, la préfecture du 04, et Chaudon-Norante (ES1, 19,01 km). Puis la deuxième entre Faucon-du-Caire et Bréziers (ES2, 21,18 km), soit la spéciale la plus longue de cette première nuit. Et la troisième, à partir de 21h00, entre Avançon et Notre-Dame-du-Laus (ES3, 13,97 km). Avant une bonne nuit de sommeil à Gap.
Vendredi, autour de Gap, il y aura trois spéciales le matin (ES4 à ES6) et les mêmes l’après-midi (ES7 à ES9), soit 107,34 km chronométrés, dont Saint-Maurice/Aubessagne, la plus longue spéciale de la journée (18,68 km). Et samedi, deux nouvelles boucles de trois spéciales (ES10 à ES12, puis ES13 à ES15), mais dans la Drôme, pour 131,4 km chronométrés. Dont 27 km très délicats entre La Motte-Chalancon et Saint-Nazaire, une grande classique, la plus longue spéciale du rallye. Il ne restera plus que la dernière matinée de course à boucler, soit 50,9 km répartis sur trois spéciales (ES16 à ES18), entre Gap et Monaco. Avec pour finir, en respectant la tradition, la Power Stage entre La Bollène-Vésubie et Peïra-Cava, via l’emblématique Col de Turini (départ 12h15).
Histoires de famille en WRC2
Pour cette édition 2025, l’ACM avait reçu 92 demandes d’engagement. Elle en a sélectionné 70, dont 47 pilotes « prioritaires » désignés par la FIA. Un mot sur la popularité croissante de la catégorie FIA WRC2, celle des voitures de type Rally2, moins chères à exploiter mais très performantes aussi. L’ACM a sélectionné 24 équipages pour cette course dans la course, à commencer par Oliver Solberg, le fils de Petter (champion du monde 2003), dans une Toyota Yaris Rally2. Ainsi que Nikolay Gryazin (Škoda Fabia RS) et Yohan Rossel (Citroën C3), respectivement 3e et 4e du championnat WRC2 l’an dernier. Le frère de Yohan, Léo Rossel, tout juste sacré champion de France sur asphalte, sera aux côtés de son frère aîné dans l’écurie française PH Sport, tandis que Charles Munster, frère cadet de Grégoire, pilotera une Hyundai i20 N Rally2.
Il y aura aussi au départ le fils de Stéphane Sarrazin, l’ex-pilote Subaru reconverti en patron d’écurie : Pablo, dans une Citroën C3 du Sarrazin Motorsport. Une autre C3 de l’écurie française est alignée pour Sarah Rumeau et Julie Amblard, un duo 100% féminin soutenu par la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA). Enfin, parce que bon sang ne saurait mentir, Eliott Delecour, le fils de François Delecour, âgé de 17 ans seulement, va faire ses grands débuts internationaux dans ce Rallye Monte-Carlo, 34 ans après le podium de son papa en 1991 dans une Ford Sierra Cosworth, son premier en WRC. Ce sera dans une Opel Corsa de la catégorie Rally4.
Une armée de bénévoles
Ca promet, et ce sera possible aussi grâce aux centaines de commissaires et d’officiels bénévoles qui, parmi plus de deux mille personnes mobilisées et supervisées par l’ACM, vont assurer la sécurité et le bon déroulement de ce 93e Rallye Monte-Carlo. « C’est un rallye mythique, peut-être le plus mythique et le plus prestigieux de tous. Tout pilote du WRC rêve de le remporter au moins une fois », résume Thierry Neuville. Il est belge, il est champion du monde, il a déjà gagné deux fois en Principauté (2020, 2024). Il sait de quoi il parle et il fait partie des favoris…