Il y avait énormément de monde au bord des routes, samedi matin, pour le début de l’Etape de Classement du 26e Rallye Monte-Carlo Historique entre Monaco et Valence. Le soleil était radieux, les voitures superbes, et les amateurs ont été comblés par un défilé inouï, pendant plus de trois heures, de tous les bolides ayant écrit, spéciale après spéciale, année après année, la légende du Monte-Carlo. Et comme par hasard, c’est une Lancia Fulvia qui a ouvert le bal, histoire de prendre le relais de la Lancia Fulvia victorieuse l’an dernier.
Il y en avait pour tous les goûts, avec plus de 220 voitures sorties entre 1911 et 1983 des chaînes de fabrication des plus grands constructeurs. Et le hors-d’œuvre a été particulièrement réussi : la magnifique SR1, soit 15,9 km entre Soleilhas et Castellane, en surplomb du lac de Chaudanne.
Au petit jeu de la régularité, c’est un équipage italien, constitué de Fabio Loperfido et Simone Calosi, qui a réussi la moyenne la plus proche de celle fixée par les organisateurs. C’était dans la Lancia Fulvia 1.3 portant le numéro 243, partie de Monaco plus de trois heures après une autre Fulvia, la numéro 1 des tenants du titre, les Suisses Claudio Enz et Cristina Seeberger.
A égalité avec la Lancia dans cette SR1, avec 50 points de pénalité seulement, la surprise est venue d’un équipage letton, Karlis Mikelsons et Normunds Vuguls, dans une Mazda RX7 de 1979, devant l’Opel Ascona 400 des Belges Michel Decremer et Jennifer Hugo, ex-aequo à la 3e place avec la Fiat 128 Rally d’un équipage grec.
Enfin, last but not least, comme disent les Anglais, deux citoyens britanniques, David Pengilly et Mark Denham, embarqués dans la Porsche 911 numéro 89, ont pris le départ de cette étape en costume et nœud papillon. Très classe.
Sur les 233 équipages autorisés à participer au 26e Rallye Monte-Carlo Historique, 225 sont arrivés à bon port, vendredi à Monaco, mais huit ont dû abandonner en chemin. La plupart épuisés, au bout d’un périple bien plus long que prévu, sur certaines routes très chargées. Ce Parcours de Concentration n’en finissait plus, surtout pour les derniers arrivés : les cinq valeureux équipages partis de Glasgow, mercredi, ont eu plus de 2000 km à parcourir, il leur a fallu deux jours entiers. Tous les autres, partis jeudi de Bad Hombourg (Allemagne), Milan (Italie) et Reims, ont mis en moyenne 24 heures, nuit comprise, pour boucler de 900 à 1200 km, selon la ville de départ choisie.
Croisée vendredi dans le parc fermé du port de Monaco, Patricia Lambert était déjà là lors de la toute première édition. Elle est embarquée cette année dans une petite Fiat Moretti 850 S de 1968 qui porte le numéro 220 et les couleurs d’une association de lutte contre le cancer. Son pilote, belge comme elle, s’appelle Didier Lodewyckx. Et comme la plupart des équipages enfin arrivés vendredi en Principauté, Patricia était « très heureuse de voir la mer”, en attendant la suite…
La suite, c’est dès samedi matin, à partir de 7h00, l’Etape de Classement entre Monaco et Valence, ville-étape inamovible et incontestée du Rallye Monte-Carlo Historique. Il y aura quatre Spéciales de Régularité (SR) à disputer, avec en guise de hors d’œuvre la magnifique SR1 « Soleilhas – Castellane (15,9 km) », puis la SR2 « Chaudon Norante – Digne-les-Bains (15,9 km) » via le redoutable Col de Corobin (1211 m), avant la pause de midi dans la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence.
Il faudra alors remonter vers Valence, l’après-midi, via la SR3 « Ventavon – Chabestan (20,1 km) », puis traverser le massif du Vercors avec au menu la SR 4 « La Cîme du Mas – Col de Gaudissart (17,4 km) ». Le dernier contrôle horaire est prévu à Saint-Jean-en-Royans, vers 17h00, puis tous les concurrents sont attendus sur le Champ de Mars à Valence à partir de 18h30. Une sacrée journée en perspective.
Trois villes d’Europe, Bad Hombourg, Milan et Reims, pour plus de 200 équipages engagés dans le 26e Rallye Monte-Carlo Historique, le lendemain des cinq premiers départs mercredi, de Glasgow. On peut dire que cette 26e édition a vraiment démarré ce jeudi, avec plusieurs centaines de kilomètres à négocier sur le Parcours de Concentration pour toutes ces superbes voitures. Un seul objectif, Monaco, vendredi après-midi…
Dans un rallye où sont engagées cette année 43 marques et des pilotes de 29 nationalités, la liste des engagés est une véritable tour de Babel. Ils ont d’abord été une quinzaine à partir en début d’après-midi de Bad-Hombourg, tout près de Wiesbaden et Mayence. Avec en vedettes une Volvo 544 Sport de 1961 et l’Autobianchi A112 d’un équipage ukrainien, mais aussi une Polski Fiat 125 alignée par des Polonais, des Porsche et des Volkswagen.
En fin d’après-midi, la Lancia Fulvia 1.3S des Suisses Claudio Enz et Cristina Seeberger, victorieuse l’an dernier, a été la première à s’élancer de Milan, avec sur ses portières le numéro 1. Elle était bien accompagnée, puisque 130 autres concurrents ont été autorisés à partir de Milan, après les vérifications techniques d’usage, pour des voitures toutes “nées” entre 1911 et 1983. Cela fait plus de la moitié de l’effectif, avec deux fois moins de km à parcourir, pour rejoindre le port de Monaco, que les cinq équipages partis mercredi de Glasgow.
De Milan, par un temps gris et frais, dans le décor somptueux de la Piazza del Duomo, sont également partis Maurizio Colpani et Claudio Quarantani, à bord d’une superbe Ferrari 308 GTB de 1981. Il y en avait vraiment pour tous les goûts avec aussi Ludovic de Luca et Fabien Moinier dans un petit Coupé 104 ZS de chez Peugeot, datant de 1976, des Porsche, une Alfetta GTV, une R5 Alpine, et même une antique Volga de 1961 !
C’est aussi de Milan qu’est parti Bruno Saby, vainqueur en 1988 du rallye en version championnat du monde dans une Lancia Delta HF aux couleurs du Martini Racing. Avec sur les portières de sa Ford Capri 2.3S de 1970, qu’il avait déjà pilotée l’an dernier, le numéro 38, celui de son département natal, l’Isère, et dans le baquet de droite un sacré copilote, Denis Giraudet.
Tous ces départs ont été rendus possibles par l’implication des bénévoles des Automobile Clubs d’Allemagne (AVD) et d’Italie (ACI), de l’association Reims Champagne Véhicules Historiques Sportifs (RCVHS) et tous les envoyés spéciaux de l’ACM.
Enfin, la plupart des équipages franco-français ont choisi de partir de Reims, où le Rallye Monte-Carlo Historique est toujours aussi populaire. Ils étaient plus de 80 à s’élancer de la capitale du Champagne, la plupart rêvant bien sûr de déguster une coupe de Champagne dans moins d’une semaine, mercredi à la soirée de gala de ce 26e Rallye Monte-Carlo Historique.
Ce sera dans la Salle des Etoiles du Sporting Monte-Carlo. Mais avant cela, il y a des centaines de kilomètres à parcourir, de samedi matin (début de l’Etape de Classement) à mardi soir (Etape Finale autour du Col de Turini), en tentant de respectant les moyennes calculées et imposées par les organisateurs. Une fois de plus, et vu la qualité du plateau réuni cette année (233 voitures autorisées à prendre le départ, très exactement), le suspense sera total, jusqu’au bout.
© ACM
Trois jours seulement après l’arrivée de la version WRC, remportée dimanche par Thierry Neuville et Martijn Wydaeghe (Hyundai), le 26e Rallye Monte-Carlo Historique a démarré ce mercredi, avec cinq voitures au départ de Glasgow. Sur la liste des engagés, on compte près de 250 équipages embarqués dans des voitures toutes plus mythiques les unes que les autres. A commencer par la Lancia Fulvia 1.3S des Suisses Claudio Enz et Cristina Seeberger, fabriquée en 1970 et victorieuse l’an dernier, qui portera le numéro 1 et va bien sûr tenter de récidiver.
Réservée aux voitures « nées » entre 1911 et 1983, cette 26e édition a démarré ce mercredi en Ecosse, par les vérifications et le départ de cinq voitures : une Alpine-Renault A310 V6, une Porsche 911 Carrera 3 litres, une Ford Cortina GT et une Volvo 123 des années 60, sans oublier une MG B de 1978, histoire de représenter dignement le Royaume-Uni.
Tous les autres concurrents partiront jeudi de Bad Hombourg (Allemagne), Reims et Milan (Italie), avec une même destination : la Principauté de Monaco, à rallier vendredi dans l’après-midi.
Comme l’an dernier, un pilote sera très suivi de bout en bout : Bruno Saby, vainqueur en 1988 du rallye en version championnat du monde dans une Lancia Delta HF aux couleurs du Martini Racing, cette livrée dont tous les fans de sport automobile se souviennent encore aujourd’hui. Il portera le numéro 38, celui de son département natal, l’Isère, sur une Ford Capri 2.3S de 1970, qu’il avait déjà pilotée l’an dernier, avec dans le baquet de droite un copilote de légende, Denis Giraudet. Ils auront beaucoup d’histoires de rallye à se raconter, sur les parcours de liaison et au restaurant, le soir !
Comme c’est un Rallye Monte-Carlo Historique, la liste des marques engagées a de quoi inciter les spectateurs à venir nombreux au bord des routes, pendant une semaine. En plus d’une myriade de Lancia de tous âges, Stratos comprises, il y aura bien sûr des Porsche, des Alfa-Romeo, des Opel, des Renault, une quantité de berlinettes Alpine-Renault, des Volkswagen GTi, plus récentes, une Volvo de 1965, des Fiat, dont une vénérable X1/9 de 1979, ou encore, pour les spectateurs les plus avisés, des BMW 2002 Ti, des Mini Cooper S, et surtout une Audi Quattro de 1982. Avis aux amateurs !
Après le parcours de concentration, comme à la grande époque, les choses sérieuses débuteront samedi avec l’Etape de Classement puis l’Etape Commune. Au menu, 17 spéciales de régularité (SR) et de nombreuses pauses très conviviales. Cette année, la ville de Privas, dans l’Ardèche, a notamment prévu un accueil somptueux pour les concurrents, comme Valence, capitale de la Drôme, qui sera le QG du rallye pendant une semaine. Et comme beaucoup de villes et villages des nombreux départements traversés où seront organisés, selon l’heure du jour, des buffets ou des goûters. Sans oublier bien sûr la fameuse Remise de la famille Jouanny, en plein cœur de l’Ardèche, qui fêtera ses 60 ans à grands coups de tarte aux pommes, tradition oblige.
Une chose est sûre et certaine : cette 26e édition du Rallye Monte-Carlo Historique sera mémorable, comme les 25 qui l’ont précédée…
Vendredi 2 février, arrivée Etape de Concentration à Monaco entre 15h35 et 19h40 (Port Hercule)
Samedi 3 février, Etape de Classement (Monaco-Valence) entre 07h00 et 11h03 (Port Hercule) :
Dimanche 4 février, 1ere partie de l’Etape Commune :
Lundi 5 février, 2e partie de l’Etape Commune :
Mardi 6 février, 3e et dernière partie de l’Etape Commune :
Retour à Monaco entre 15h35 et 19h40 (Port Hercule)
Départ à 21h00 de l’Etape Finale :
Arrivée sur le Port Hercule de Monaco vers 00h30.
Le vainqueur du 92e Rallye Monte-Carlo, Thierry Neuville avait parlé de « perfection » après l’un de ses 8 temps scratch de ce week-end, sur 17 épreuves spéciales disputées. Le Belge et son copilote, Martijn Wydaeghe, ont rendu un hommage appuyé, et très apprécié, à tous les membres de l’Automobile Club de Monaco (ACM) lors de la soirée de gala organisée dimanche soir dans la ‘Salle des Etoiles’ du Sporting Monte-Carlo.
Le compliment est venu d’un Belge résident monégasque, louange qui est allé droit au cœur du président Michel Boeri et de ses troupes sur le terrain. Elles n’ont pas compté leurs heures pendant toute la semaine, dans les cinq départements traversés par cette 92e édition mémorable à tous points de vue.
“On a eu énormément de spectateurs, d’encouragements, on s’est régalé à voir autant de monde au bord des spéciales de ce rallye organisé à la perfection”, a dit Neuville sur la scène du Sporting, lui qui s’était déjà imposé en 2020. La composition du podium était exactement la même, quatre ans plus tard, avec Neuville, le leader de Hyundai, devant deux pilotes Toyota, Sébastien Ogier et Elfyn Evans, avait souligné le speaker officiel sur le podium de la place du Casino, en milieu d’après-midi.
“Je suis très fier de notre travail, et merci à tous les commissaires qui ont fait un travail extraordinaire”, a pris soin d’ajouter Martijn Wydaeghe, le copilote victorieux, qui n’était pas encore là en 2020. Il était très fatigué et avait hâte de se reposer, mais pour la dernière fois de la semaine il a fait honneur à son rôle de copilote vedette d’un très grand pilote.
C’était une belle soirée de gala au Sporting et le héros du jour, félicité l’après-midi par son célèbre compatriote Jacky Ickx, s’est longuement exprimé : “Cette victoire a une saveur particulière car le Monte-Carlo est le plus prestigieux des rallyes, et car c’est la deuxième fois que j’ai la chance de gagner ici. Mais c’est la première fois pour Martijn, donc nous sommes très heureux”.
Neuville a aussi évoqué la suite de cette saison 2024, visiblement bien préparée chez Hyundai Motorsport : “Il y a eu beaucoup de changements et avec notre nouveau patron, Cyril (Abiteboul), nous avons mis des choses en place pour aller chercher ce titre des pilotes qui me fuit depuis si longtemps, et un nouveau titre des constructeurs. Nous avons débuté de la meilleure des manières mais il reste quelques rallyes à disputer. Il faut garder les pieds sur terre et regarder devant. Je veux réaliser mon rêve et je veux le dire à tous les jeunes qui suivent le rallye : il y a toujours moyen d’atteindre son objectif, si on se bat, si on continue d’y croire, si on est bien entouré, si on a la motivation, la volonté. Le Jour J arrivera”. Le message est passé.
Il l’a fait ! Thierry Neuville a dominé le 92e Rallye Monte-Carlo, remporté dimanche sa 20e victoire en WRC et empoché la totalité des 30 points prévus par le nouveau barème du Championnat du monde WRC dont il est désormais le favori pour 2024.
C’est une victoire à la régulière face à Sébastien Ogier (Toyota), la référence absolue du Monte-Carlo (9 victoires), qui signe aujourd’hui son 99e podium en WRC. Mais le Français était en deuil et il l’a dit à l’arrivée de la dernière épreuve spéciale : “C’était difficile de dire au revoir lundi à quelqu’un qui a été très important pour moi, qui a lancé ma carrière dans le sport auto et qui m’a acheté mon premier kart.”
En très grand champion, Ogier a quand même pris le départ, après avoir envisagé de déclarer forfait, mais il était bouleversé, toute la semaine. Son attitude, son comportement, ses performances (6 temps scratch vendredi et samedi), ont été autant d’hommages très forts, très discrets, à ce membre de sa famille soudainement disparu.
“C’était une belle bataille avec Thierry [Neuville]. Bien joué à lui, il a été très rapide ce week-end. Pour moi, c’était une semaine difficile. Une montagne russe d’émotions. J’ai vraiment eu beaucoup de mal vendredi”, a confié l’octuple champion du monde, dont toutes les émotions de jeune pilote sont remontées cette semaine, sur ses terres natales.
Doublé de Neuville en Principauté
Cela n’enlève rien au mérite de Neuville, qui s’impose pour la 2e fois en Principauté, après sa victoire de 2020, et prend le maximum de points prévus par le nouveau barème du championnat (30), car il a aussi été le meilleur dans la Power Stage. Sa Hyundai était l’arme absolue cette semaine, grâce aussi au nouveau directeur technique, François Xavier Demaison (ex-Citroën, VW et Williams F1).
Le Belge espère bien, au plus profond de lui-même, qu’elle va le rester toute la saison, pour l’aider à coiffer enfin cette couronne mondiale qui le fuit depuis ses débuts en WRC, en 2012. Il est déjà le leader du vainqueur de spéciales pour 2024, puisqu’il a signé 8 meilleurs temps dans ce rallye, contre 6 pour Ogier, 2 pour Evans et 1 pour Tänak.
“Je n’ai pas les mots. Ce week-end était tellement génial, je me suis senti tellement à l’aise. L’équipe au complet à fait un travail formidable et je pense que l’ensemble à très bien fonctionné. Nous avons besoin de continuer à travailler, mais nous sommes très heureux de remporter ce rallye”, a réagi Neuville, à chaud, avant de monter sur le podium du Col de Turini. Pour son copilote Martijn Wydaeghe, c’est une première victoire au Monte-Carlo, car il a remplacé Nicolas Gilsoul dans le baquet de droite.
Retour réussi pour Fourmaux
Le podium, derrière Neuville et Ogier, intouchables, est complété par Elfyn Evans (Toyota), le vice-champion du monde en titre, leader de jeudi soir à samedi matin. “Nous n’avons pas été assez rapides pour gagner ce week-end. Le potentiel était là mais nous n’avons pas fait ce qu’il fallait samedi après-midi. Sur cette spéciale, ça allait mais les pneus ont commencé à faiblir dans la montée [du Col de Turini]. C’est comme ça.”, a résumé le Gallois.
Les places d’honneur, dans le Top 5, ont été conquises par Ott Tänak (Hyundai), le champion du monde 2019, et Adrien Fourmaux (M-Sport Ford). “Nous sommes très heureux d’être à la fin de ce rallye, au sommet du Col de Turini. Nous devons toujours nous améliorer sur certains aspects mais pour un début de saison, c’est vraiment bien, donc je suis positif”, a expliqué Fourmaux, de retour dans la catégorie-reine (Rally1) après une saison de purgatoire en WRC2.
Rossel vainqueur in extremis en WRC2
En plus d’Ogier et Fourmaux, les couleurs du rallye français ont également été brillamment défendues par Yohan Rossel (Citroën), le champion WRC3 de 2021. Il remporte la catégorie WRC2 grâce à un temps scratch, net et sans bavure, dans le Col de Turini, alors qu’il n’était que 3e du classement dimanche matin en quittant le parc d’assistance de Gap.
C’était, une fois de plus, un Rallye Monte-Carlo mémorable sur plusieurs points. Notamment un point très important pour les organisateurs, l’Automobile Club de Monaco (ACM) : la sécurité des milliers de spectateurs, dans tous les départements traversés, grâce à la patience et au dévouement des dizaines de commissaires bénévoles de l’ACM. Comme pour Neuville et Ogier, la mission a été accomplie et réussie, de bout en bout.
Thierry Neuville (Hyundai) a remporté dimanche le 92e Rallye Monte-Carlo, sa 20e victoire en WRC, au terme d’une impressionnante démonstration de pilotage qui fait de lui le favori logique du Championnat du monde WRC 2024.
Victorieux à la régulière face à Sébastien Ogier (Toyota), la référence absolue du Monte-Carlo (9 victoires), qui signe aujourd’hui son 99epodium en WRC, le Belge s’impose pour la 2e fois en Principauté, après sa victoire de 2020, et prend le maximum de points prévus par le nouveau barème du championnat (30), car il a aussi été le meilleur dans la Power Stage.
Le podium, derrière Neuville et Ogier, intouchables, est complété par Elfyn Evans (Toyota), le vice-champion du monde en titre, leader de jeudi soir à samedi matin. Les places d’honneur, dans le Top 5, ont été conquises par Ott Tänak (Hyundai), le champion du monde 2019, et Adrien Fourmaux (M-Sport Ford).
En plus d’Ogier et Fourmaux, les couleurs du rallye français ont également été brillamment défendues par Yohan Rossel (Citroën), le champion WRC3 de 2021 : il remporte la catégorie WRC2 grâce à un temps scratch, net et sans bavure, dans le Col de Turini, alors qu’il n’était que 3e du classement dimanche matin en quittant le parc d’assistance de Gap.
Plus que 14,8 km à parcourir dans le Col de Turini (ES17) et 13.5 secondes d’avance sur Sébastien Ogier : ça commence à sentir bon pour Thierry Neuville, leader du 92e Rallye Monte-Carlo et auteur du temps scratch dans l’ES16, entre Digne-les-Bains et Chaudon-Norante (16,01 km), pour bien montrer qui est le patron de cette édition 2024.
“Pour l’instant, ça va. C’était un peu plus glissant que prévu, au début, et vraiment sale à la fin, mais je me sens bien. Il reste encore une spéciale, je dois rester concentré sur la Power Stage”, a résumé le Belge, toujours aussi serein et souriant, en arrivant à l’avant-dernier point stop de ce rallye qu’il avait déjà remporté en 2020, devant Ogier, au terme d’une démonstration de pilotage similaire.
“C’était déjà fini après la première spéciale (ce matin)”, a consenti Ogier, beau joueur. “Thierry vole, je ne suis pas le genre de type à prendre des risques pour rien”, a-t-il même ajouté, comme s’il reconnaissait déjà sa défaite, sans attendre l’ES17 dans le col de Turini. Mais le Gapençais n’est pas déçu, et il le dit clairement : “Si je ne gagne pas une dixième fois, ce n’est pas grave, car j’ai déjà gagné neuf fois ici, et personne n’a fait aussi bien”. Pas même Seb Loeb, 9 fois victorieux en Espagne et en Allemagne, mais seulement 8 fois à Monte-Carlo.
Il y aura deux clients à suivre de près dans l’ES17, pour les 5 points de la Power Stage : Elfyn Evans (3e) et Ott Tänak (4e), qui ont vécu un week-end frustrant et aimeraient bien le conclure en beauté, avec un soupçon de panache, surtout si les deux extra-terrestres lèvent un peu le pied… ce qui est loin d’être garanti !
En WRC2, en revanche, le match est loin d’être joué. Il n’y a plus que 0.9 seconde d’écart entre Pepe Lopez (Skoda) et Yohan Rossel (Citroën), alors que Nikolay Gryazin a décroché, désormais 3e à 5 secondes. Gros suspense dans l’antichambre…
Pour entamer en beauté la partie finale, en trois manches, de ce 92e Rallye Monte-Carlo, Thierry Neuville (Hyundai) a posé un atout dans l’ES15 (La Bréole-Selonnet, 18,31 km), celle-là même où Sébastien Ogier (Toyota) avait été dominateur vendredi (ES5, ES8). De quoi faire passer de 3.3 à 8 secondes, tout rond, son avance sur le Français, alors qu’il ne reste plus que 33 km chronométrés à parcourir…
C’était très tôt ce dimanche matin, le jour se levait à peine, il y avait du verglas partout dans la deuxième partie de cette spéciale très rapide, mais aucun pilote de pointe ne s’est laissé surprendre. Surtout pas Neuville et Ogier, dont le mano a mano somptueux tient en haleine les fans de rallye depuis jeudi soir.
“C’est bien ! Au début, j’ai beaucoup attaqué, et vers la fin j’ai été un peu plus prudent, mais je pense que tout le monde a dû faire comme moi. On a fait des bonnes choses et je suis heureux de mon chrono”, a réagi un Neuville radieux, très à l’aise dans sa Hyundai i20N version 2024. Grâce aussi à l’ingénieur-vedette François-Xavier Demaison (ex-Citroën, ex-VW Motorsport, ex-Williams F1), qui a apporté quelques précieuses améliorations.
“Les conditions étaient intéressantes, avec un peu de verglas par endroits, j’ai été peut-être trop prudent. Il [Thierry Neuville] a attaqué fort”, a reconnu Ogier, admiratif de la performance de son rival belge, affichée sur le tableau de fin de spéciale, après lui avoir concédé, sans pour autant traîner en route, 4.7 secondes sur 18 km.
Les deux autres membres du carré d’as initial, Ott Tänak et Elfyn Evans, respectivement 3e et 4e de cette ES15, ont également montré qu’ils allaient faire le nécessaire pour empocher les nombreux points disponibles ce dimanche : 7 pour l’ensemble de la dernière journée, 5 pour la victoire dans la Power Stage, soit 12 points maximum qui s’ajouteraient aux points déjà enregistrés samedi soir. A suivre.
Thierry Neuville (Hyundai) attaquera la dernière journée du 92eRallye Monte-Carlo en leader du classement général, au terme d’une belle journée de bagarre avec Sébastien Ogier (Toyota), samedi autour de Gap. Auteur d’un temps scratch mémorable samedi matin dans l’ES9, il a bouclé cette 3e journée de la même manière par un autre meilleur chrono, phénoménal, dans l’ES14.
En devançant de 4.1 secondes Sébastien Ogier (Toyota) entre Pellafol et Agnières-en-Dévoluy (21,37 km), le Belge a repris la main dans ce duel de haute volée qui l’a opposé toute la journée à un Seb Ogier très en forme, et beau joueur à la fin : “Depuis le début du rallye, je fais le maximum pour essayer de le rattraper, en fait, mais aujourd’hui je n’en ai peut-être pas fait assez. Il (Neuville) a fait une bonne spéciale. Il faudra attaquer encore plus fort demain”, a souri l’octuple champion du monde, en regardant le chrono de son rival sur le tableau de fin de spéciale.
“Nous avons fait une bonne spéciale, c’était la perfection” a réagi Neuville au dernier point stop de cette longue journée (120 km chronométrés). Il disait déjà, après la spéciale précédente, que “tout est en place, tout se passe bien”. Il l’a répété, visiblement comblé par son niveau de performance, et il a ajouté des détails : “J’apprécie vraiment la voiture, c’est incroyable. Évidemment, c’était important de prendre les points ce soir mais nous avons besoin de garder la voiture sur la route [jusqu’à demain]”.
Neuville et Ogier sur une autre planète
Ce samedi soir, avant les trois dernières épreuves spéciales de dimanche matin, Neuville a 3.3 secondes d’avance sur Ogier. Il empoche surtout 18 points au Championnat du monde, en vertu du nouveau barème de points. Avec une seule condition à remplir : pointer à l’heure prévue dimanche sur le port de Monaco, quelle que soit sa place au classement général.
Il y a en effet une nouveauté cette année en WRC, et Elfyn Evans, en retrait depuis vendredi matin, est bien décidé à en profiter : “Demain, avec le nouveau format, c’est un nouveau jour, et c’est comme ça que nous allons l’attaquer”, a résumé le Gallois de chez Toyota. Il a été complètement surclassé samedi par la paire Neuville-Ogier, mais il est capable de sortir le grand jeu dimanche pour récolter 7 points de plus, au classement de la journée, et même 5 de plus en remportant la Power Stage finale, dans le col de Turini (ES17).
Le bilan provisoire de ce rallye est évident : cette semaine, Neuville et Ogier sont sur une autre planète. Evans est relégué à 34.9 secondes de Neuville, et Ott Tänak à près de deux minutes. Au rayon des temps scratch, il n’y a pas photo non plus : 6 pour Ogier, dont le 700ede sa carrière en WRC, dans l’ES13, 5 pour Neuville (3 vendredi et 2 samedi), 2 pour Evans (jeudi soir) et un seul pour Tänak (dans l’ES11 samedi matin, pour 12 millièmes de seconde). Vivement dimanche !