Le départ du 93e Rallye Monte-Carlo a été donné jeudi en début d’après-midi, sur la place du Casino, à 68 équipages, dont quatre champions du monde (Thierry Neuville, Sébastien Ogier, Kalle Rovanperä et Ott Tänak), au volant de deux Toyota et deux Hyundai. Ils sont aussitôt partis pour une longue liaison routière vers les trois premières épreuves spéciales, prévues dans la soirée entre les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes.
« Ce n’est jamais facile de commencer une saison de rallye, surtout dans un Monte-Carlo où, d’une année sur l’autre, rien n’est jamais pareil, même dans les épreuves spéciales qu’on connaît très bien. Il va falloir éviter les nombreux pièges, jusqu’au bout, comme d’habitude », a dit Sébastien Ogier, l’octuple champion du monde des rallyes et neuf fois vainqueur du Monte-Carlo (8 fois en WRC, une fois en IRC), sur le podium de départ. Sa Toyota Yaris, toujours dans une superbe livrée noir mat, porte son numéro fétiche, le 17 (il est né le 17 décembre 1983 à Gap). Le pilote des Hautes-Alpes ne vise plus le titre mondial, seulement quelques manches chaque année, pour le plaisir. « Je veux passer du temps avec ma famille, donc je regarde surtout les dates des vacances scolaires avant d’élaborer mon calendrier de rallyes, en accord avec mon équipe », a ajouté Ogier. Depuis 12 ans, il a toujours fini 1er ou 2e en Principauté !
Des voitures plus légères et plus agiles
Comme chaque année, l’Automobile Club de Monaco (ACM) avait parfaitement organisé cette cérémonie de départ haut de gamme, suivie sur place par plusieurs VIPs dont Thierry Boutsen, l’ancien pilote de Formule 1, et Michèle Mouton, désormais retraitée après dix ans de service comme responsable de la sécurité du championnat du monde WRC. Aux côtés aussi de Raphaël Varane, le champion du monde de football, et de Yannick Nyanga, l’ancien rugbyman du XV de France, les nombreux invités ont assisté au défilé de 68 superbes voitures, dont celles de la catégorie-reine (Rally1) qui ne sont plus équipées, depuis cette année, d’un système de propulsion hybride.
« Les voitures sont plus légères, donc plus agiles, et il y aussi de nouveaux pneus (coréens, fournis par Hankook), donc ça fait beaucoup de nouveautés. J’ai une nouvelle voiture, je suis dans une nouvelle écurie. Le rallye va être long, et la saison va être longue, donc il faut voir un peu quel est le rythme des autres, au début… » a dit Adrien Fourmaux, le nouveau pilote Hyundai, avant de monter sur la rampe de départ. Le drapeau monégasque a été agité par diverses personnalités, devant les 68 concurrents. Dont cinq Toyota Yaris officielles du Gazoo Racing, trois Hyundai i20N engagées par Hyundai Motorsport, et deux Ford Puma engagées par l’écurie anglaise M-Sport de Malcolm Wilson.
Ce grand départ était aussi l’occasion pour les spectateurs de voir les 23 voitures engagées dans la catégorie WRC2 (forfait de Matthieu Margaillan suite à son accident au shakedown), où la lutte sera très intense entre plusieurs jeunes pilotes aux dents longues. Et d’encourager une trentaine d’amateurs aux palmarès divers et variés, dont les Monégasques Marc Dessi et Jean-Paul Palmero, le jeune Eliott Delecour, 17 ans, fils du célèbre François (podium à Monaco en 1991) et l’Ardéchois Jérôme Aymard, qui participe chaque année à tous les rallyes Monte-Carlo (WRC en janvier, Historique en février, e-rallye en octobre).
Trois spéciales en hors d’oeuvre
Avec comme destination finale le parc d’assistance de Gap, la préfecture des Hautes-Alpes, tout le monde est donc parti pour une longue liaison vers les trois premières épreuves spéciales de cette édition 2025, soit 54,16 km chronométrés. D’abord l’ES1 entre Digne-les-Bains et Chaudon-Norante (19,01 km). Puis l’ES2 entre Faucon-du-Caire et Bréziers (21,18 km), la spéciale la plus longue de cette première soirée très attendue par les fans. Et l’ES3, entre Avançon et Notre-Dame-du-Laus (13,97 km), où les pilotes ont de fortes chances de trouver des plaques de neige ou de verglas, en pleine nuit (départ de la première voiture à 21h00).
La nuit sera forcément très courte, à Gap, avant la grosse journée de vendredi, pour deux boucles de trois épreuves spéciales (ES4 à ES6, puis ES7 à ES9, soit 107 km chronométrés). Et donc une journée entière de bagarre acharnée à tous les étages du classement général. Le 93e Rallye Monte-Carlo est bien parti. Suspense garanti, jusqu’à la grande finale, dimanche à midi dans le Col de Turini !
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