Le leader du 93e Rallye Monte-Carlo, Sébastien Ogier (Toyota), en quête d’une 10e victoire historique en Principauté, a signé le meilleur temps de l’ES16 (entre Avançon et Notre-Dame-du-Laus, 13,97 km), très tôt dimanche matin. Mais tout reste à jouer, car il reste deux spéciales à disputer pour ses rivaux aussi, avec des choix de pneus différents. Quant à Ott Tänak (Hyundai), dans la foulée de samedi (4 temps scratch sur 6), il a pris d’emblée la 3e place du classement général, derrière les deux Toyota d’Ogier et Elfyn Evans.
« Je suis bien content qu’elle soit derrière moi, celle-là, car elle était très glissante, très piégeuse », a confié un Ogier très soulagé, en fin de spéciale. « J’ai fait le temps scratch, mais nous avons tous fait des choix de pneus différents, donc il est fort possible que je perde du temps dans la prochaine », a ajouté l’octuple champion du monde, après avoir augmenté de quatre secondes, sur 14 km, son avance sur Evans, portant l’écart à 24.3 secondes.
Il était 6h45 du matin et il faisait nuit noire quand la première voiture est partie dans l’ES16, la Ford Puma de Grégoire Munster, et quelques minutes plus tard deux Toyota Yaris ont tapé. La première pas très vite, celle de Takamoto Katsuta, qui a tiré tout droit dans un virage à droite, et la deuxième, celle de Sami Pajari, de manière bien plus spectaculaire, à l’entrée d’un pont. Soit deux voitures hors-course, dès les premiers kilomètres chronométrés, histoire de donner un double avertissement bienvenu aux quatre diables en quête de podium, dont deux champions du monde : dans l’ordre Ogier, Evans, Tänak et Adrien Fourmaux, soit deux pilotes Toyota et deux pilotes Hyundai.
Cette 16e spéciale, la première du retour vers Monaco, avait déjà été parcourue jeudi soir, avant d’arriver à Gap. Dans des conditions bien différentes, avec de nombreux fans enflammés qui avaient un peu énervé Ogier, avec leurs fumigènes et feux d’artifice. L’atmosphère était un peu moins festive, ce matin au lever du jour, et le Français n’a pas été gêné. Reparti de Gap avec 4 pneus cloutés et deux super-tendres, comme Evans, il n’avait aucune assurance que c’était le bon choix pour finir la boucle de 51 km, Power Stage de clôture comprise (ES18), au menu de ce dimanche. Car la neige au sommet du Col de Turini risquait de fondre assez vite.
En WRC2, il y a beaucoup moins de suspense, car Yohan Rossel (Citroën C3) est seul au monde, avec plus de trois minutes d’avance sur Eric Camilli (Hyundai i20) et Léo Rossel (Citroën C3), toujours en bagarre pour la 2e place.