Il n’y a pas eu de surprise ce dimanche au 80e Formula 1 Grand Prix de Monaco, remporté par Max Verstappen. Parti en pole position dans sa Red Bull, le double champion du monde a battu Fernando Alonso (Aston Martin) et Esteban Ocon (Alpine), malgré une grosse averse en fin de course.
La pluie s’est invitée à la fête mais n’a pas troublé l’équipe Red Bull, qui n’a encore rien cédé à ses rivales cette année, raflant six victoires en six courses, dont quatre doublés. Verstappen était parti en pneus medium, il les a gardés le plus longtemps possible puis a passé directement un train de pneus intermédiaires quand la pluie s’est installée sur le circuit, aux alentours du 50e tour (sur 78).
« Je savais que ce serait une course où la gestion serait importante, quand j’ai vu que Fernando partait en pneus durs. Et je savais aussi que mon premier relais en pneus medium risquait de durer longtemps. Quand il s’est mis à pleuvoir, j’ai passé cinq tours à faire très attention, avec mes pneus intermédiaires, je ne voulais pas rouler trop lentement pour garder de la température dans mes pneus, c’était très glissant, puis j’ai changé quelques réglages sur mon tableau de bord et ça allait mieux »
Alonso, parti en pneus durs, a fait deux arrêts d’affilée, au lieu d’un. Il a d’abord passé des pneus medium, pensant que la pluie n’allait pas durer, puis a tout de suite changé de stratégie, mettant des pneus intermédiaires, au tour suivant, pour finir la course sans risquer de partir à la faute. C’est donc le 5e podium en 6 courses pour l’Espagnol, et une preuve de plus que les Aston Martin sont en train de devenir un « top team ».
Verstappen ne lui a jamais laissé la moindre chance de faire basculer cette course, ni sur la piste, ni dans les stands. C’est sa 4e victoire cette saison, en six Grands Prix, et la 39e de sa carrière en F1. Il avait déjà gagné en 2021 en Principauté, l’année de son premier titre mondial.
« Je suis très heureux », a réagi Alonso en conférence de presse, ravi de cette 2e place qui témoigne des progrès de l’écurie britannique. « Nous avions déjà terminé 3e, là nous sommes 2e, il ne nous manque plus qu’une place à gagner », a ajouté le double champion du monde. « On devait trouver une stratégie différente, pour tenter de battre Red Bull, avec le risque de finir 5e ou 6e. Mais nous n’étions pas assez rapides en course, donc nous n’aurions pas pu les battre aujourd’hui. ».
La seule grosse surprise de l’après-midi a en fait été la performance sans tache d’Esteban Ocon, monté sur la 3e marche du podium à bord d’une Alpine très performante et très fiable, dans des conditions délicates. Un résultat que personne n’aurait pu prédire jeudi dernier, à la veille des premiers essais libres.
« Si on nous avait dit jeudi qu’on finirait dans le Top 10 dimanche, on aurait été très contents. Là nous sommes sur le podium. On saura dimanche prochain, à Barcelone, sur un circuit très différent, si c’est un tournant dans notre saison. Mais je me sentais bien tout le week-end dans la voiture, et tout s’est joué samedi en qualifications. Aujourd’hui, c’était plus dur. Il a fallu que je résiste à Carlos Sainz, puis à Lewis Hamilton. On se retrouve souvent à se bagarrer ensemble dans ce type de conditions ».
Vainqueur du Grand Prix de Hongrie en 2021, Ocon a d’abord repoussé les assauts d’un Carlos Sainz très agressif, averti par la direction de course pour l’avoir heurté à la sortie du tunnel, en ratant son freinage à la chicane du port. Puis il a résisté jusqu’au bout aux deux Mercedes de Lewis Hamilton et George Russell qui ont complété le Top 5, devant Charles Leclerc (6e).
Le Monégasque ne pouvait pas faire beaucoup mieux que sa place sur la grille de départ, à cause d’une pénalité tardive, samedi soir, pour avoir gêné Lando Norris, sans le vouloir, à la fin des qualifications.
Son coéquipier Carlos Sainz a de quoi être bien plus énervé que Leclerc car il a terminé 8e alors qu’il était parti de la 4e place sur la grille. Son équipe l’a fait s’arrêter trop tôt, à son goût, alors que ses pneus durs étaient encore en très bon état. Il a longtemps buté sur Ocon et, à la fin, il a été obligé de s’arrêter à nouveau pour passer des pneus intermédiaires, à cause de l’averse. Cela faisait un arrêt de trop.
C’était un Grand Prix de Monaco intense, depuis les premiers essais libres de vendredi, et la logique sportive, implacable, l’a emporté une nouvelle fois. Comme lors des cycles précédents de domination par Ferrari, avec Michael Schumacher, de Red Bull, avec Sebastian Vettel, et de Mercedes, avec Lewis Hamilton et Nico Rosberg. L’histoire du Grand Prix de Monaco continue, c’était déjà le 80e épisode de cette série à succès.