Deux temps scratch en deux spéciales, 15 secondes d’avance sur le plus rapide des pilotes Hyundai au classement général. En pleine nuit, sur des routes étroites et devant des milliers de fans ravis, le vice-champion du monde en titre, Elfyn Evans (Toyota), a pris les commandes du 92e Rallye Monte-Carlo, jeudi soir.
Après les 5.2 secondes d’avance infligées à Ott Tänak dans l’ES1, c’est l’autre pilote de pointe de Hyundai, Thierry Neuville, qui a été puni par le Gallois de chez Toyota : 6.8 secondes de plus pour le Belge, sur les 25,1 km de Bayons-Bréziers (ES2), et donc 15 secondes de retard au classement général, au terme d’une longue soirée de rallye. Le public s’était déplacé en nombre. Il y avait des feux de camp, des feux d’artifice, des drapeaux en abondance et beaucoup de monde au bord des routes des Alpes de Haute-Provence et des Hautes-Alpes.
“Il y a eu des portions où ça allait mieux que d’autres. Je ne sais pas du tout comment les autres vont s’en sortir”, a lâché Evans au point stop de cette ES2 qu’il avait, comme la précédente, dominée de la tête et des épaules, dans sa superbe Yaris noire.
Un pilote Hyundai chasse l’autre. Ott Tänak, le champion du monde en 2019, a rencontré encore plus de problèmes d’accélérateur que dans l’ES1, alors il a perdu gros : 17.6 secondes de retard sur Evans, alors que Neuville a plutôt bien limité les dégâts. “J’ai eu un petit problème, donc j’ai fait attention”, a résumé le Belge en sortant soulagé de cette première soirée délicate, un peu comme Tänak. Une soirée qui a coûté cher à Andreas Mikkelsen, revenu chez Hyundai dans la catégorie-reine qu’il avait quittée fin 2019, au Rallye de Grande-Bretagne : “Il faut que je m’habitue à cette voiture (hybride), elle continue à accélérer quand je rentre dans les virages. Et au départ de cette spéciale j’ai calé, car la procédure est un peu compliquée”, a confié le Norvégien.
Ogier sur le podium provisoire
“C’était correct, mais on a du mal à aller aussi vite que les premiers, car la route est sale”, a expliqué Seb Ogier au point stop de l’ES2. L’octuple champion du monde, qui a fêté en décembre ses 40 ans, a fait valoir son expérience toute la soirée, sur des routes qu’il connaît très bien. Il attaquera au 3e rang du classement général, à 21.6 secondes d’Evans, la longue journée de vendredi (6 spéciales au menu), devant Tänak (4e) et Adrien Fourmaux (5e), la petite surprise de la soirée. Pour son retour en Rally1, le jeune Français a fait beaucoup mieux que Mikkelsen et surtout il s’est fait plaisir, sans rien abîmer sur sa Ford Puma.
“On est peut-être allés un peu trop loin dans les réglages. Dans la deuxième spéciale, la route était encore plus sale que dans la première. Je suis en train d’apprendre le comportement de cette voiture”, a résumé Fourmaux. Il est en position d’attente, derrière quatre caïds du WRC, alors que se profile une grosse journée de rallye, vendredi dans les Hautes-Alpes. Deux boucles de trois spéciales, soit 105 km chronométrés, et sûrement quelques surprises en début de matinée : “Il risque d’y avoir un peu de glace sur la route, vendredi matin”, a prévenu le pilote M-Sport.