Max Verstappen (Red Bull) partira dimanche à 15h00, pour la première fois de sa déjà longue carrière de double champion du monde, en pole position à Monaco. Il aura à ses côtés sur la première ligne Fernando Alonso (Aston Martin), qu’il admirait quand il était plus jeune. Un duo de rêve pour cette 80e édition.
Les écarts étaient infimes, l’engagement total, de la part des 20 pilotes, et il y a eu beaucoup de suspense pendant toutes ces qualifications entamées par un gros crash : celui de « Checo » Pérez au début de la Q1, à Sainte-Dévote. Le Mexicain a arraché tout le côté gauche de sa Red Bull et partira dimanche en fond de grille, alors qu’il est le tenant du titre. Après le drapeau rouge de rigueur, les débats sont repartis très fort. A une minute de la fin de cette Q1, Yuki Tsunoda était P1, dans son Alpha Tauri et Carlos Sainz P17, dans l’autre Ferrari, potentiellement éliminé, avant de se sauver de justesse.
La Q2 a été relativement plus calme, sauf pour Hamilton qui a dû sortir un tour de grand champion au pied du mur, à la fin, pour passer en Q3, avec des pneus usés et une Mercedes qu’il avait du mal à maîtriser. Le décor était en place pour une Q3 de légende. A l’affiche, la Red Bull de Verstappen, l’Aston Martin d’Alonso, les deux Ferrari, les deux Mercedes et… deux Alpine, l’Alpha Tauri de Tsunoda et la McLaren de Norris.
Ocon puis Leclerc et Alonso en pole provisoire
Le double champion du monde espagnol, qui n’avait plus réussi de pole position depuis le GP d’Allemagne 2012, chez Ferrari, a d’abord posté un tour en 1:11.706, devant Sainz et Leclerc, Verstappen et les deux Alpine, puis le Néerlandais a pris l’avantage, de justesse. Le suspense était intact, car il restait quelques minutes de disponibles.
Le feu d’artifice final a débuté par un incroyable 1:11.553 d’Esteban Ocon (Alpine) en guise de pole provisoire. Un chrono battu ensuite, tour à tour, par Charles Leclerc, Fernando Alonso, encore lui, et enfin Max Verstappen, en 1:11.365, soit 84 millièmes de mieux qu’Alonso, un peu plus de 8 centièmes de seconde. Alors qu’il avait deux dixièmes de retard sur le chrono de l’Espagnol en sortant du tunnel, à la chicane du port, le pilote Red Bull a pris tous les risques, touchant deux fois le rail entre cette chicane et la ligne d’arrivée. Ahurissant, sensationnel, un chrono d’extra-terrestre dans des conditions idéales, au bout d’une « qualif » d’anthologie.
Verstappen : « Je me suis un peu appuyé sur les murs »
« Je savais que j’aurais une meilleure chance en sortant le dernier des stands. Je n’avais pas totalement confiance dans mes pneus au début de ma dernière tentative, puis j’ai attaqué au maximum, comme tout le monde. Je me suis un peu appuyé sur les murs et c’est passé », a dit Max, ravi de sa première pole position à Monaco, à sa 8e participation, qui est aussi la 23e de sa carrière en F1. Puis il a eu un mot gentil pour « Nando », assis à côté de lui en conférence de presse : « J’admirais Fernando quand j’étais plus jeune. Il reste un exemple. Mais je ne vais pas le laisser gagner dimanche ».
Comme souvent, Alonso a résumé la situation en quelques phrases aussi précises que son pilotage samedi après-midi, à 41 ans bien tassés : « Monaco est vraiment un endroit unique et cet après-midi nous avons poussé très loin les limites, en augmentant sensiblement le niveau de risque », a avoué le Taureau des Asturies, avec son sourire carnassier. « On va avoir besoin d’un peu d’aide de la part de Max. Et il y a peu de chances que nos trois voitures finissent la course », a-t-il ajouté, en guise d’avertissement sans frais. Il sait aussi qu’à Monaco le deuxième sur la grille a gagné plus souvent que le poleman, lors des 79 éditions précédentes.
Enfin, Leclerc s’est dit « déçu » de sa troisième place mais il avait une explication technique : « Je ne pouvais pas faire mieux cet après-midi. J’ai un gros problème sur les bosses, la voiture saute beaucoup et ma tête part dans tous les sens. J’espère une course sèche dimanche, car la pluie ne m’a pas beaucoup réussi ici ces dernières années », a conclu le pilote de la Scuderia Ferrari.
C’était trois heures avant d’apprendre qu’il était pénalisé de trois places sur la grille de départ, pour avoir gêné Norris pendant cette séance très agitée. Un incident qui était passé totalement inaperçu, sauf pour la direction de course. Conséquence directe, dimanche à 15h00, Leclerc sera sur la 3e ligne de la grille, à la 6e place, et la surprenante Alpine d’Esteban Ocon sera à la 3e place. Juste derrière Verstappen.