Sacré meilleur débutant de Formule 3 l’an dernier pour ses débuts dans la discipline, Charles Leclerc change d’horizon en rejoignant l’écurie championne en titre de GP3 ART Grand Prix. Déterminé à effacer une deuxième partie de saison 2015 en demi-teinte, le pilote monégasque licencié à l’Automobile Club de Monaco vise le titre et rien d’autre en 2016.
La vie d’un pilote de course est loin d’être un long fleuve tranquille. Semée d’embûches en tout genre, la carrière de ces apprentis champions s’apparente même quelque fois à un vrai parcours du combattant tant les difficultés s’accumulent les unes derrières les autres. Élevés au rang de grand espoir de leur discipline, ils peuvent tout aussi vite retomber aux oubliettes à mesure que leurs performances en piste connaissent une dangereuse déclinaison. Si elle n’a pas pris des tournures aussi négatives, la saison de 2015 de Charles Leclerc reflète en grande partie ces montagnes russes émotionnelles vécues chaque année par les futures étoiles montantes du sport automobile.
Sidérant de régularité dans la première partie de championnat, il accumule quatre victoires et 12 podiums en 18 courses, le Monégasque a vécu une deuxième moitié de saison autrement plus compliquée pour ses grands débuts en F3. Plus jamais en mesure de se mêler à la lutte à la victoire, ni même d’accrocher le moindre podium lors des cinq derniers meeting de l’année, le protégé de Nicolas Todt a achevé sa deuxième saison en monoplace à la quatrième place du classement pilote à près de 145 points du champion Felix Rosenqvist. « On a effectivement un peu galéré à partir de Zandvoort, mais cela reste malgré tout une très belle année, positive le membre de la Ferrari Driver Academy. Le début de saison a été tout bonnement exceptionnel et on est parvenu à terminer en beauté à Macao avec cette 2e place. Tout ne s’est pas passé comme prévu, mais j’ai très certainement plus appris de ces derniers mois difficiles que lors de tous mes précédents championnats réunis. »
« Décrocher le titre »
Sorti grandi d’une saison qu’il qualifie lui-même de « bizarre », Leclerc a choisi, en concertation avec son manager Nicolas Todt, de ne pas renouveler l’expérience en F3 et de rejoindre le GP3 au sein de l’écurie championne en titre ART Grand Prix. Bien décidé à effacer sa deuxième partie d’année 2015 galère, le natif de Monaco entend retrouver les sommets de l’hiérarchie au sein de l’écurie française. « Je veux clairement jouer la gagne en 2016, clame ouvertement le filleul sportif de Jules Bianchi. Chaque saison je pars avec l’objectif de décrocher le titre et je compte bien l’obtenir avec ART cette année. » Néophyte dans la discipline, l’ancien pilote Van Amersfoort Racing n’a pourtant pas tardé à trouver ses marques au volant d’une GP3.
Crédité du meilleur chrono lors des essais organisés en fin de saison dernière à Abou Dhabi, Leclerc s’est de nouveau montré à son avantage lors de la troisième session de tests disputée sur le circuit de Valence (Espagne). Conscient qu’il est encore trop tôt pour tirer de véritables enseignements de cette période hivernale, le nouveau pilote de la Ferrari Driver Academy s’est avant tout concentré sur l’apprentissage du fonctionnement de si complexes pneus Pirelli. D’abord un peu dérouté par l’utilisation des gommes transalpines, le poulain de Nicolas Todt a très rapidement assimilé le mode d’emploi des enveloppes italiennes. « Les Pirelli fonctionnent de manière diamétralement opposée par rapport aux Hankook avec lesquels j’ai roulé l’an dernier, concède le Monégasque. Parvenir à bien exploiter les pneus constituera la clé pour gagner le championnat. »
Soutenu par Ferrari
Présenté comme l’un des favoris logique au titre 2016, le successeur d’Esteban Ocon chez ART va également devoir conjuguer cette saison avec la pression inhérente à son nouveau statut de pilote de développement de la mythique Scuderia. Pas réellement perturbé par sa collaboration avec l’écurie la plus titrée de l’histoire de la Formule 1, Charles Leclerc compte, au contraire, s’appuyer sur l’immense expérience du team italien pour progresser encore plus vite. « Intégrer les rangs d’une équipe comme Ferrari est le rêve de tous pilotes, s’enthousiasme le natif de Monaco .
Je suis très heureux qu’ils me suivent et qu’ils m’aident à gravir les échelons. Ils vont m’apporter énormément que ce soit au niveau de l’utilisation du simulateur, de la préparation physique ou du conditionnement mental. Leur support me sera d’une aide précieuse pour remplir mes objectifs cette année. » Et faire de nouveau résonner l’hymne monégasque dans le paddock des Grand Prix ? Réponse dès le week-end du 15 mai prochain avec le coup d’envoi du championnat GP3 Series sur le circuit de Barcelone.
Andrea Noviello