Ils sont repartis lundi de Monaco, comme ils étaient venus, discrètement, au volant d’une vingtaine de voitures anciennes, dont une antique MG en parfait état qui avait disputé le Rallye Monte-Carlo au tout début du siècle dernier.
Ils, ce sont tous les amis britanniques, la plupart écossais, de June et Douglas Anderson, “une bande de copains très attachés à Monaco”, raconte Claude Plasseraud, membre du Comité d’Organisation des épreuves de l’ACM.
Pour fêter le 100e anniversaire du premier départ, à Glasgow, d’un parcours de concentration du Monte-Carlo, les amis étaient partis mercredi dernier. Juste après le départ officiel des cinq concurrents de Glasgow engagés dans le 26e Rallye Monte-Carlo Historique (sur 233 au total). Comme eux, ils ont donc effectué plus de 2000 km pour rallier la Principauté, samedi, et participer à une soirée de gala à l’ACM, en leur honneur.
“La soirée de gala était très sympa, ils avaient tous mis un nœud papillon, ils ont tous reçu des médailles commémoratives de leur périple”, ajoute Claude Plasseraud, membre de l’ACM depuis les années 90. Il n’y a eu que 4 abandons en cours de route, sur un effectif de 25 à la base, car toutes ces voitures sont parfaitement entretenues. Quand ils retrouveront Glasgow, en fin de semaine, ces grands passionnés auront 4.000 km de plus au compteur de leur voiture de collection. Respect.
La très belle Sunbeam Tiger de 1964 portant le numéro 203, toute rouge, s’était déjà illustrée samedi après-midi dans la SR3 du 26e Rallye Monte-Carlo Historique. Elle est la première voiture à remporter deux spéciales de régularité dans cette édition 2024, grâce au talent évident de son équipage belge, Maxime Castelein et Filip Deplancke.
Cette SR8 avait lieu en Haute-Loire, comme la boucle autour de Saint-Bonnet-le-Froid (SR7), en début d’après-midi. Et le duo Castelein-Deplancke, entre Lalouvesc et Labatie d’Andaure (22,9 km), a fait mieux que deux voitures bien différentes : l’imposante Citroën SM rouge d’Antoine Raymond et Gilles Olivier, encore une fois aux avant-postes, tout comme l’Austin Mini Cooper S des Italiens Giorgio Schon et Francesco Gianmarino.
Tout en haut de la feuille de temps de cette SR8, la dernière de ce dimanche, on a aussi retrouvé l’Alfa Romeo GTV numéro 7 de Picoreau-Béal, ex-aequo à la 4e place avec une Porsche et surtout l’Opel Ascona de Michel Decremer et Jennifer Hugo. L’Opel des Belges, devant la Mini des Italiens et l’Alfa Romeo des deux jeunes Français, c’est le trio de tête de ce rallye dimanche soir. Mais rien n’est joué du tout, car il reste encore 9 spéciales à parcourir jusqu’à mardi soir…
La boucle de Saint-Bonnet-le-Froid a tenu toutes ses promesses, dimanche après-midi, avec des milliers de fans de rallye regroupés dans et autour du célèbre village de Haute-Loire. Tous ont pu apprécier le spectacle et le résultat de la SR7 : une Porsche devant la Lancia des tenants du titre et deux Citroën, une SM et une DS !
Les marques allemandes se succèdent au palmarès des Spéciales de Régularité dans ce 26e Rallye Monte-Carlo Historique, dans le grand match contre les marques italiennes. Lancia et Alfa Romeo avaient ouvert le bal, mais Opel, samedi, puis BMW, dimanche matin, ont répliqué, imitées par Porsche dans la SR7. Grâce à la 924 des Allemands Jörg Pohlemann et Marc Stoll, qui ont fait mieux que la Lancia Fulvia 1.3 S de Claudio Enz et Cristina Seeberger, le tandem suisse victorieux l’an dernier.
Cinq équipages ont terminé ex-aequo à la 3e place de cette SR7, dont deux dans des Citroën : Antoine Raymond et Gilles Olivier, qui avaient créé la surprise dimanche matin en remportant la SR5 dans leur vénérable SM à moteur Maserati, numéro 63; Damien Ancellin et Paul-Emmanuel Bidault dans une très belle DS23 bleue portant le numéro 35.
Il ne restait plus qu’une Spéciale de Régularité, la SR8, avant de rentrer à Valence pour une nuit de repos bien méritée. Avec toujours les benjamins du rallye, Jules Picoreau et Camille Béal (23 ans tous les deux), bien installés dans le Top 5 à bord de leur Alfa Romeo GTV portant le numéro 7.
C’était l’un des morceaux de choix de ce 26e Rallye Monte-Carlo Historique, dimanche en fin de matinée : les 27,7 km de la SR6 entre Freyssenet et Saint-Martial, en plein cœur de l’Ardèche. Et une autre marque s’est imposée, BMW, grâce à la 2002 TI de Laurent Combier et Etienne Berthoin, une voiture de 1969.
L’équipage français de cette BMW numéro 65 a fait un peu mieux que les Grecs de l’Austin Mini Cooper S numéro 232, datant de 1973, et que la VW Golf GTi d’Eric Mallen et Jean-Louis Rimet, ex-aequo avec la Volvo 161 de 1964 des Allemands Michael et Julius Pan. Et même si le classement général a un peu bougé, le poste de leader est toujours occupé par les Belges Michel Decremer et Jennifer Hugo, dans leur Opel Ascona aux couleurs de Radio Monte-Carlo.
Une chose est sûre, après la mise en bouche de samedi entre Monaco et Valence, cette édition 2024 a vraiment attiré la grande foule, ce dimanche en Ardèche et en Haute-Loire. Beaucoup de monde partout, dans les villages, au bord des routes, tous âges confondus, pour partager au soleil la passion du rallye à l’ancienne, avec des voitures qu’on peut toucher, des pilotes qu’on peut aborder facilement. Et aucun risque, grâce à l’organisation parfaite et les nombreux commissaires de l’Automobile Club de Monaco.
Personne n’aurait pu le prévoir, mais c’est arrivé dimanche matin dans la SR5 du 26e Rallye Monte-Carlo Historique : une vénérable Citroën SM de 1972 a pointé à zéro, en ayant respecté parfaitement la moyenne imposée entre Lyas et Pourchères (19,8 km), pour la première spéciale 100% ardéchoise de cette édition 2024.
Les auteurs de cet exploit authentique ? Antoine Raymond et Gilles Olivier, qui sont assez expérimentés pour exploiter parfaitement le fameux moteur V6 Maserati (2,7 litres, 170 CV) de cette belle ancienne. Sur le podium de cette SR5, on trouve aussi un équipage grec, dans une Ford Fiesta XR2 de 1978, et deux équipages français dans des voitures allemandes, ex-aequo à la 3e place : David Arragon et Elodie Soubigou (BMW 320), Xavier Bernard et Werner Blanc (Porsche 924). Quant au leader du classement général après cette SR5 surprenante, c’est toujours le duo belge Decremer-Hugo dans son Opel Ascona.
Juste avant le départ de cette SR5, un contrôle horaire particulièrement festif avait été organisé par la mairie de Privas, en début de matinée. Un accueil digne de la réputation de convivialité ardéchoise, avec énormément de fans en plein soleil pour saluer et applaudir les quelque 220 équipages encore en lice. Et en partance pour La Remise d’Antraigues-sur-Volane, après la SR6…
Les fans craignaient l’abandon, sur problème mécanique, de l’équipage vedette Saby-Giraudet, dans la Ford Capri 2.6l portant le numéro 38. Ils ont d’abord réussi à arriver dimanche devant la mythique devanture de La Remise, à Antraigues sur Volane, et ont pu déguster la célèbre tarte aux pommes de la famille Jouanny, pour le 60e anniversaire de cet arrêt rituel sur la route du Monte-Carlo. Grâce à une réparation de fortune au niveau de sa transmission, la Capri…cieuse pouvait continuer à rêver ! Elle a même terminé, quelques heures plus tard, cette première journée de l’Etape Commune, en ayant bouclé sans encombre les quatre redoutables spéciales organisées en Ardèche et en Haute-Loire, devant une foule record.
“Coup de chapeau à mes mécanos !” a glissé Bruno Saby sous la tente d’arrivée, à Valence, dimanche soir. La réparation du matin, finalement miraculeuse, a en effet permis à la vénérable Capri de retrouver toute sa fougue, avec un nouvel objectif : atteindre mardi la Principauté pour participer à la dernière nuit, dans le Turini. Comme lors de la victoire de Bruno Saby en 1988, en WRC !
Dans les 221 équipages qui ont pris le départ de Valence dimanche matin, entre 8h00 et 11h40, pour la première partie de l’Etape Commune, il n’y a que des passionné(e)s, dont 15% de femmes, la plupart copilotes. Voici donc une galerie de portraits qui va continuer jusqu’à la fin de ce 26e Rallye Monte-Carlo Historique…
Honneur aux dames, il n’y a qu’un seul équipage 100% féminin dans cette édition 2024. Il est composé de Barbara Hemmerle, venue du Liechtenchtein, et Isabelle Godin, dans une Alfa Romeo GTV de 1975 portant le numéro 100. Elles sont les mieux placées pour fêter dignement les 70 ans de la victoire de Madeleine Pochon et de Lise Renaud dans la Coupe des Dames du Rallye Monte-Carlo, en 1954.
Ils sont un couple à la ville et dans la voiture : Lydia et Olivier Campana, fidèles parmi les fidèles du Rallye Monte-Carlo, roulent cette semaine dans une VW Golf GTi de 1979 ornée du numéro 50. Inutile de préciser qu’ils visent mieux que la Coupe des meilleurs Monégasques !
Enfin, honneur aussi à l’un des grands anciens de cette 26e édition : l’Américain John Buffum a longtemps été le meilleur pilote de l’histoire du rallye US, jusqu’aux exploits à répétition du regretté cascadeur Ken Block. À près de 80 printemps, dans une très belle Ford Escort RS2000 de 1980, John renoue avec le Rallye Monte-Carlo qu’il termina en 19e position… en 1969 !
Le festival de la Belgique dans ce 26e Rallye Monte-Carlo Historique a continué samedi dans la SR4, la dernière épreuve de régularité de cette belle journée de rallye au soleil. Grâce à l’Opel Ascona 400 de Michel Decremer et Jennifer Hugo, aux couleurs de Radio Monte-Carlo.
Ils ont été excellents toute la journée, et récompensés à la fin : le duo belge Decremer-Hugo a remporté la plus belle spéciale de la journée, dans le massif du Vercors, en passant par le col de l’Echarasson où pour la première fois du rallye, la neige a été aperçue. Mais pas sur la route, parfaitement sèche. Et il occupe samedi soir la première place du classement général !
Entre La Cîme du Mas et le Col Gaudissart (17,4 km), l’équipage de l’Ascona numéro 25 a fait un peu mieux que l’équipage de référence de ce rallye, constitué de Bruno Saby et Denis Giraudet, dans leur Ford Capri 2300 S de 1970. Une sacrée performance, vu le CV des deux hommes, l’un vainqueur du Monte-Carlo WRC, en 1988, et l’autre, un copilote de légende ayant navigué beaucoup des meilleurs pilotes de sa génération dans les plus grands rallyes du monde.
Dans cette spéciale de seigneurs, et dans un décor à couper le souffle, les places d’honneur ont été prises par la Renault 5 Alpine de Jean-Pierre Verneuil et Jean-Marc Piret, ex-aequo à la 3e place avec la Morris Mini Cooper S de Ferrucio et Carlo Nessi, et surtout par l’Alfa Romeo 2000 GTV des benjamins de cette 26e édition, Julien Picoreau et Camille Béal. Ils n’ont que 23 ans, tous les deux, donc ils n’étaient pas encore nés quand le Rallye Monte-Carlo Historique a été organisé pour la première fois.
Après un dernier contrôle horaire particulièrement festif, à partir de 17h00 à Saint-Jean-en-Royans, tous les concurrents rescapés sont arrivés sur le Champ de Mars à Valence, à partir de 18h30. Sauf pour quelques équipages ayant été obligés de jeter l’éponge en cours de route, en raison d’incidents mécaniques divers et variés, c’était une bien jolie journée de rallye historique.
La Belgique, très présente sur la liste des engagés du 26e Rallye Monte-Carlo Historique, s’est encore fait remarquer dans la SR3, samedi après-midi. Grâce à Maxime Castelein et Filip Deplancke, à bord d’une rarissime Sunbeam Tiger de 1964 portant le numéro 203. C’était la 2e victoire d’affilée, samedi, après celle de Jean-Christophe Henderickx et Karl Thybergin (Alfa Romeo) dans la SR2, en fin de matinée.
La récidive a eu lieu entre Ventavon et Chabestan (20,1 km), dans la première spéciale de régularité de l’après-midi, après la pause déjeuner bienvenue à Digne-les-Bains, la préfecture des Alpes de Haute-Provence. Le tandem Castelein-Deplancke a terminé à égalité, tout en haut de la feuille de temps, avec deux Italiens dans une Austin Mini Cooper S, Giorgio Schon et Francesco Gianmarino.
Dans le Top 5 de cette SR3, on a aussi trouvé une Renault 5 Alpine, celle de Patrice et William Lamotte, la Fiat 128 Rally d’un équipage grec, et surtout un autre équipage belge, dans une Opel Ascona 400 aux couleurs de Radio Monte-Carlo, déjà repérée par une 3e place ex-aequo dans la SR1 : Michel Decremer et Jennifer Hugo (voir photo ci-dessus), grands amateurs eux aussi du Rallye Monte-Carlo Historique.
Trois voitures italiennes dans le Top 4 de la SR2. Dans la foulée de la Lancia Fulvia victorieuse de la SR1, les couleurs de la péninsule ont encore brillé dans la SR2 entre Chaudon-Norante et Digne-les-Bains (15,9 km), via le redoutable Col du Corobin (1211 m). La même spéciale que pour les concurrents du WRC, dimanche dernier en rentrant vers Monaco, et donc en sens inverse.
C’est Alfa Romeo qui a brillé dans la SR2, grâce à la GT 1300 Junior de 1968 engagée par les Belges Jean-Christophe Henderickx et Karl Thybergin, avec le numéro 235. Elle n’a écopé que de 30 points de pénalité, c’est très peu, sur cette spéciale très compliquée à négocier. Et c’était un peu mieux que l’Alfa Romeo 2000 GTV des benjamins du rallye (23 ans tous les deux) Julien Picoreau et Camille Béal (voir photo ci-dessous), ex-aequo à la 2e place avec encore une autre Lancia Fulvia et une BMW 323i.
Comme les deux premières SR de cette Etape de Classement avaient eu lieu dans les Alpes-de-Haute-Provence, c’est dans la préfecture du département 04, à Digne-les-Bains, que les équipages ont pu se reposer et se restaurer, sur le coup de midi. Et là encore le Rallye Monte-Carlo Historique a fait le plein de spectateurs, prouvant une fois de plus son immense popularité. Avant de partir vers les deux autres SR à parcourir l’après-midi en remontant vers Valence…